La sleeve m’a fait renaître

Le 1er juin 2016, la vie de Lamia s’est métamorphosée. Cette femme de 44 ans a réalisé une sleeve, opération consistant à retirer une partie de l’estomac, pour perdre ses nombreux kilos en trop. Désormais épanouie, elle ne regrette en rien son choix !

Aujourd’hui, je pèse 73 kilos contre 108 en 2016 pour 1m60. Depuis toute petite, j’ai un problème de poids qui s’est très vite transformé en complexe. Je ne saurai dire pour quelles raisons mais je me réfugiais dans la nourriture aux moindres soucis sentimentaux, familiaux ou professionnels. La source vient peut-être du décès de mon père, perdu lorsque j’avais à peine 9 ans… Je ne sais pas… Adolescente, je me trouvais obèse et je n’avais aucune confiance en moi. Ma grand-mère me disait même que si je continuais à me goinfrer autant, je n’allais jamais me marier. Mais le cauchemar a réellement démarré à l’âge de 17 ans. À l’époque, je m’étais envolée pour Paris afin de poursuivre mes études. Le changement a été terrible. J’ai pris 20 kilos en un an, passant de 65 à 85 kilos. L’année scolaire finie, je suis retournée au Maroc pour m’orienter vers une autre voie. Je me suis inscrite dans une école de commerce. À partir de là, j’ai commencé les régimes, et par ricochet, j’ai été victime du tyrannique effet yoyo.
C’est une histoire sans fin. De 18 ans à 41 ans, j’ai testé tous les régimes possibles et inimaginables, que ce soit le régime dit “sain” à base de céréales et de légumineuses, celui hyperprotéiné avec lequel j’ai perdu 10 kilos en 1 semaine et demi, ou encore le régime soupe aux choux. Chaque fois, c’était le même refrain : je “fondais” avant de reprendre, deux ans plus tard, la totalité des kilos perdus voire plus. Toutes ces astuces, je les ai trouvées sur le net ou par le biais de mes amies. J’ai même consulté une poignée de nutritionnistes qui m’ont, bien sûr, aidé à perdre du poids, mais le plus difficile a toujours été le maintien de ma ligne. Le pire, c’est qu’après avoir perdu tant de kilos, je me voyais toujours aussi grosse.

À l’âge de 35 ans, je me suis formée en coaching. Et dans le cadre de mes études, j’ai dû suivre une thérapie chez un psychologue. Cette analyse m’a beaucoup apporté et m’a aidée à prendre du recul sur les relations humaines. J’ai ainsi entamé un travail sur moi, même si l’esprit n’était pas encore en harmonie avec le corps. Pour preuve, de 35 à 40 ans, je n’arrivais même plus à faire un régime. Je suis alors passée de 80 à 108 kilos ! À cette époque-là, j’avais enchaîné les relations sentimentales toxiques et je n’étais pas en adéquation avec mes envies professionnelles. C’est comme si, au travail, je rasais les murs pour être discrète tout en ayant de véritables ambitions. Au final, j’ai réussi à grimper les échelons et à être promue. J’avais à ma charge une équipe de plusieurs personnes contre une seule auparavant. Sur mes épaules, je portais donc le poids des responsabilités, un sacré morceau pour quelqu’un qui souffrait, comme beaucoup de femmes, du syndrome de l’imposture…

Le déclic est survenu durant mes vacances en avril 2016. Je suis partie seule sur une île et j’en avais grand besoin. Mais, malgré l’endroit splendide, je n’arrivais pas à être à l’aise, notamment lors d’une excursion. Ce jour-là, ce paradis est devenu un enfer. Le matin, j’avais pris un coucou, un petit avion, avec des hommes qui étaient immenses et costauds. Avant d’embarquer, on nous a tous demandé de remplir un formulaire sur lequel il fallait préciser son poids. Je n’ai pas pu m’empêcher de zyeuter sur les feuilles de mes “petits” camarades. Tous pesaient moins de 90 kilos. Je n’ai pas osé écrire mon véritable poids. Au lieu d’inscrire 108 kilos, j’ai mis 85. Personne ne m’a fait de remarques. Mais dans l’avion, je me suis retrouvée dans une nouvelle situation extrêmement gênante : je n’ai pas réussi à boucler ma ceinture de sécurité. Au début, j’étais persuadée que le problème venait du siège. J’ai donc changé de place, et ce, plusieurs fois. Sans succès… Le souci, c’était bien moi…

Après l’atterrissage de notre avion dans la jungle, ma team et moi sommes montés à cheval. Notre objectif ? Atteindre une magnifique cascade. Avant de s’élancer dans cette périlleuse aventure, nous avons voulu immortaliser le moment… Problème : la photo prise renvoyait une image peu flatteuse de moi-même. Arrivé à la cascade, tout le monde s’est ensuite jeté à l’eau, à l’exception de moi. J’étais persuadée que, si je plongeais, je n’arriverais pas à remonter sur la terre ferme à cause de mon poids. Je suis alors restée là, à les regarder s’amuser. Et pour finir, au retour, on a dû regrimper les 200 marches descendues quelques heures auparavant. Quelle souffrance ! Ce voyage a été la goutte d’eau qui a, tout bonnement, fait déborder le vase.

Je n’avais pas une bonne image de la sleeve. Avant de partir en vacances et de (sur)vivre à cette affreuse journée, j’avais brièvement discuté avec une amie qui venait de la faire. Dans ma tête, la sleeve était tout simplement le choix des faibles, ceux qui n’avaient aucune volonté pour perdre du poids.

Mais après mes vacances, mon opinion avait totalement changé. Je voulais ma sleeve. C’était la seule solution. J’étais au bord du gouffre. Il fallait réagir. Dès mon retour au Maroc, j’ai rappelé mon amie pour qu’on déjeune ensemble afin qu’elle me raconte son opération dans les moindres détails. J’étais décidé. Quelques jours après, j’ai pris contact avec son médecin. Seules trois de mes copines étaient au courant de l’affaire. Je n’ai prévenu ma mère que la veille de l’opération pour ne pas l’inquiéter.

La sleeve s’est très bien déroulée. Je l’ai réalisée le 1er juin 2016 au Maroc. Pendant 30 jours, j’ai suivi un menu strict postopératoire, à savoir les 10 premiers jours à boire du liquide tels que de l’eau, jus et bouillon, avant d’ingurgiter au fil du temps des aliments plus consistants. Depuis, j’ai réappris à manger. Le mot d’ordre de mes repas est désormais de déguster lentement et en petite quantité. L’estomac ayant rétréci, je suis obligée de fractionner mon alimentation pour ne pas vomir. Au total, j’ai déboursé près de 60.000DH dont 50.000 pour l’opération elle-même. Cette somme semble élevée, mais lorsqu’on prend du recul, elle l’est beaucoup moins que tous les régimes réalisés tout au long de ma vie. Des régimes, chers, enchaînés qui n’ont fonctionné sur moi qu’un temps limité.

En un an, j’ai perdu 40 kilos ! Je suis passée de 108 à 68 kilos. Ma vie a complètement changé, surtout le regard que je porte sur moi. Je prends désormais plaisir à m’habiller, j’ai envie de rencontrer des gens et de sortir, j’ai également renoué avec le sport et je cherche sans cesse de nouvelles activités à faire. Mais je ne vous cache pas que, depuis l’opération, j’ai repris 5 kilos. C’est un combat de tous les jours, même si j’y arrive. Aujourd’hui, mon corps et mon esprit sont en harmonie. Car même si j’ai un passage à vide, je ne me jette plus sur un tas de sandwichs. J’ai désormais de l’assurance, j’ose dire “non” et je suis enfin en paix avec moi-même.

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