« La femme marocaine a vu sa condition évoluer significativement dans divers domaines, où elle a réussi à engranger des acquis tangibles », énonce à la tribune la Princesse Lalla Meryem qui a présidé le 8 mars la cérémonie de célébration de la Journée internationale de la femme placée, cette année, sous le thème « La dignité de la femme, entre violence et précarité ». Un événement qui s’est tenu au Centre de Conférences Mohammed VI à Marrakech. « Ces droits n’ont pas été octroyés ou concédés, comme dans de nombreux pays; ils sont, au contraire, le fruit de l’action militante et des sacrifices consentis par des générations successives de femmes », a appuyé la Princesse Lalla Meryem qui a tenu à rappeler, « le rôle indéniable des résistantes dans la saga de la libération du pays, ainsi que leur engagement sans faille dans l’éducation des générations montantes de l’époque ». « Elles ont ainsi apporté leur pierre à l’édifice du Maroc moderne », a-t-elle souligné, avant d’indiquer que « Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, fait tout Son possible pour garantir à la femme la pleine jouissance de ses droits, améliorer sa situation et lui ouvrir des perspectives d’avenir prometteuses », faisant savoir que « L’Auguste Souverain aspire à ce que la femme marocaine accède à un statut comparable à celui de ses homologues dans les pays les plus avancés ». Son Altesse Royale a également confié que son statut de princesse « n’a jamais constitué un obstacle pour que je vive et réalise pleinement ma vocation de militante engagée, plus spécifiquement dans la promotion des droits de la femme et de l’enfant. Et s’il en a toujours été ainsi, c’est bien parce que les problèmes des Marocains me tiennent à cœur, étant moi-même aux prises avec les mêmes préoccupations personnelles et familiales ».
Le Code de la Famille, l’une des principales avancée…
A la tribune, la Princesse Lalla Meryem a évoqué l’adoption d’un Code de la Famille évolué qui est l’une des principales avancées, réalisées par les femmes au Maroc, précisant que cette nouvelle loi, élaborée dans le dessein précis de rendre justice à la femme, entend aussi protéger les droits des enfants et instaurer un climat d’équilibre et de stabilité au sein de la famille. « D’aucuns prétendent à tort que le Code ne s’applique pas, alors que les tribunaux de la famille veillent à la mise en œuvre de ses dispositions », a-t-elle poursuivi, affirmant qu’ « en réalité, le problème vient du fait que, à cette date, un trop grand nombre de femmes, vivant notamment en milieu rural et dans des zones reculées, ignorent tout de l’existence de ce code et ne savent, par conséquent, rien des formes de protection et des droits qu’il leur garantit ». Et comme elle l’a déclaré : « Si, en règle générale, nul n’est censé ignorer la loi, les droits d’un nombre important de femmes continuent néanmoins à être mis à mal, soit parce qu’ils sont tout simplement ignorés, soit parce que les moyens juridiques et matériels permettant d’en jouir pleinement font défaut ». « Certes, il y a eu l’adoption du Code de la Famille, la création de tribunaux de la famille et l’élaboration de textes juridiques avancés dans ce domaine. Mais beaucoup reste à faire pour sensibiliser les femmes à leurs droits acquis, a pointé du doigt la Princesse Lalla Meryem. Si, d’une part, notre devoir est de nous mobiliser pour appuyer les efforts déployés par l’Etat dans ce domaine, nous nous devons, d’autre part, de solliciter son assistance. Cette aide est requise, aussi bien dans le cadre de la sensibilisation aux dispositions du Code de la Famille et aux droits de la femme en général, que du point de vue de l’accès aux garanties offertes, à l’ensemble des femmes marocaines, par la loi, comme la fourniture, le cas échéant, de services de traduction à leur intention ».
Femme et enfant : des questions préoccupantes toujours soulevées
S’agissant de la condition de la femme et de l’enfant, la Princesse Lalla Meryem a expliqué que des questions pressantes restent posées, citant à titre d’exemple le mariage des mineures, la lutte contre la discrimination et les violences faites aux femmes, ainsi que le travail des enfants, notamment en milieu domestique. « Sources d’une vive préoccupation, ces problèmes suscitent un large débat social; ils font aussi l’objet d’un suivi et d’un intérêt particuliers de la part des composantes de la société civile », a-t-elle souligné. « Notre devoir est donc de contribuer à cette dynamique sociétale, de participer constructivement au débat national suscité autour de ces questions d’actualité. En tant que militante qui se soucie du devenir de la femme et de l’enfant dans notre pays, je suggère que soit portée à la Haute Attention de Sa Majesté le Roi un mémorandum exposant les différentes questions soulevées en la matière et proposant des solutions raisonnables pour y remédier ». « Par ailleurs, nous solliciterons de Sa Majesté qu’Il veuille bien orienter le gouvernement et les institutions concernées pour qu’ils se penchent sur l’examen des différentes questions intéressant la femme et l’enfance. De fait, Sa Majesté tient -c’est là notre conviction la plus intime- à ce que le traitement de ces questions soit entrepris dans le cadre d’une démarche participative de portée nationale. Outre la prise en considération des droits et des obligations de tous les protagonistes, l’approche à suivre doit être conçue dans le respect des constantes immuables et des valeurs sacrées de la Nation, ainsi que des spécificités religieuses et culturelles de notre pays », a-t-elle ajouté.
Signature de conventions renforçant les actions de l’UNFM
Lors de la journée du 8 mars, la Princesse Lalla Meryem a également présidé la cérémonie de signature de deux conventions. La première signée par Mohamed Abdennabaoui, Procureur général du Roi près la Cour de cassation, président du Parquet Général et Farida El Khamlichi, secrétaire générale de l’UNFM, a pour objectif le renforcement des compétences des cadres de l’Union, le développement des échanges entre les deux parties, à travers notamment la création de cellules de prise en charge des femmes et des enfants au sein des tribunaux. La seconde établit un partenariat en vertu duquel l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) appuiera l’UNFM dans le renforcement des capacités de ses cadres en vue de promouvoir l’action de l’Union au niveau africain. Elle a été signée par Mohammed Metqal, Ambassadeur, directeur-général de l’AMCI et Farida El Khamlichi. Lors de cette journée également, la Princesse Lalla Meryem a exprimé sa fierté pour sa nomination par l’Organisation de la Coopération islamique en tant qu’ « Ambassadrice de bonne volonté pour agir dans des domaines aussi importants que l’autonomisation de la femme, la promotion des valeurs de la famille ». Et le secrétaire général de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), Yousef Bin Ahmad Al-Othaimeen a remis à la Princesse Lalla Meryem le titre d’ « Ambassadeur de bonne volonté de l’OCI », en reconnaissance de ses actions en faveur de la promotion des conditions des femmes et de la protection des enfants.
(Avec la MAP)