A travers ses photographies, Lalla Essaydi aime à déconstruire les clichés qui colle à la peau des femmes, surtout des femmes arabes. Dans sa série « Les Femmes du Maroc », ses modèles prennent des poses inspirées des images orientales du XIXème siècle d’Ingres, Delacroix ou Jean-Léon Gérôme. Mais elle déconstruit « ces tableaux en utilisant les mêmes stéréotypes que l’on y trouve, avait-t-elle expliqué en 2012 dans une interview accordée à un site Internet Jadaliyya. Mon travail va au-delà de la culture islamique et intègre la fascination occidentale pour l’odalisque, le voile et le harem, si visible dans la peinture. Il suffit de regarder autour de soi pour voir que ces images de harems et d’odalisques sont encore très répandues de nos jours. »
Autre signature : les textes calligraphiques au henné qui remplissent tout, des murs aux tissus portés par les femmes photographiées voire leur visage. Pour la première fois, ses œuvres ont pris la direction de la galerie Leila Heller à Dubaï où la photographe expose « Still in Progress », une rétrospective de ses travaux de 2002 à 2013, jusqu’au 15 août.