CuiMer, la marque de cuir de poisson portée par cinq jeunes Marocaines, s’est classée à la deuxième place du concours SeaLab qui est un laboratoire d’idées et de projets liés à la mer et au littoral organisé durant le Forum de la Mer d’El Jadida. Aya qui est la leader du groupe a défendu bec et ongle son projet né en 2015. « Je n’ai jamais cru qu’une vidéo YouTube aller changer ma vie !, a-t-elle d’emblée lancé au jury présidé par Jean-Pierre Glasser, ancien président de l’association des Glénans. Figurez-vous, que plus d’un milliard d’animaux sont tués pour le commerce de cuir chaque année ». Scandalisée, la jeune femme et ses quatre acolytes, étudiantes à la faculté des Sciences économiques de Casablanca, se sont démenées pour trouver une alternative à « ce massacre », comme Aya le qualifie. « J’ai découvert que la peau de poisson peut être transformée en cuir exotique qui a les mêmes propriété que celui des reptiles (serpent et crocodile), développe-t-elle. D’ailleurs, le Maroc peut être l’un des plus grands producteurs de cuir de poisson dans le monde vu que son secteur maritime pêche plus d’un million de tonnes de poissons annuellement ce qui dégage plus de 400 000 tonnes de déchets de poissons qui sont déversés dans la nature, et qui peuvent être transformer en cuir de poisson. » Aya a la solution entre les mains. Les cinq jeunes femmes planchent alors d’arrache-pied afin de mettre sur pied CuiMer, leur marque de cuir de poisson. Une matière qui « se caractérise par sa résistance, son hypoallergénicité et aussi par le fait qu’elle est éco-responsable. Et (elle est) cinq fois moins cher que le cuir des reptiles », poursuit-elle dans son argumentation. Autre atout de CuiMer : « Nos produits sont confectionnés entièrement à la main par des artisans entrepreneurs que nous aidons à prendre leur destin en main en étant indépendants et protégés. » Aujourd’hui, CuiMer, c’est une équipe composée de cinq personnes, sept artisans formés et un projet soutenu par de nombreux partenaires tels que Big Booster Lyon. En quelques mots, une fierté, mais aussi une bataille pour « changer les mentalités ainsi que le mode de consommation », comme l’appuie Aya. Bref, un projet humain, éco-responsable et durable !