La militante maroco-italienne Nawal Al Soufi consacre sa vie à aider les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée. Cette femme âgée d’à peine 27 ans a obtenu le prix de l’Arab Hope Makers à Dubaï, créé par le cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, Premier ministre des Émirats arabes unis. Son engagement humanitaire a débuté durant l’été 2013 sur les côtés siciliennes où elle vit. Un jour, sous ses yeux, elle voit des centaines de Syriens dans une embarcation de fortune, sans commandant à bord. Une scène qui ne la laisse pas indifférente. Elle contacte les garde-côtes italiens pour qu’ils viennent les secourir. Depuis, elle a passé des centaines d’appels. En mars 2013, Nawal décide d’accompagner une ambulance chargée de médicaments jusqu’à Alep, donnant son numéro de téléphone au passage à toute personne qui croise son chemin. A chaque drame, « je ressens un vide, un vide qui n’a pas de sens. Comment peut-on encore en 2015 penser que la solution est de faire voyager les gens dans de telles embarcations ? », lâche-t-elle à l’AFP. Nawal est étudiante en sciences politiques à Catane et travaille aussi à temps partiel comme interprète auprès des tribunaux de Sicile. Le reste du temps, elle le passe auprès des migrants près de la gare de Catane ou à la plage, les yeux rivés sur l’horizon. « Mon travail est (aussi) de bloquer les passeurs terrestres, d’expliquer aux réfugiés qu’ils peuvent changer leurs dollars à la banque ou prendre un train pour Milan » sans passer par un intermédiaire véreux.