La lettre de Beyoncé à Angela Merkel

Dans une lettre ouverte, plusieurs stars américaines dont Beyoncé, Lady Gaga, Meryl Streep, ainsi que des militantes et des femmes d'affaires se sont adressées à Angela Merkel, chancelière allemande et à la présidente de la Commission de l'Union africaine...

Lettre ouverte à Madame Angela Merkel, chancelière allemande et présidente du G7 en 2015, et à Madame Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine.

Madame la chancelière, Madame la présidente,

Avant tout, merci pour vos qualités de dirigeantes et pour l'exemple que vous donnez aux femmes et aux filles !

En juin de cette année, vous présiderez chacune des sommets clés, un en Allemagne et un autre en Afrique du Sud. Toutes les deux, vous avez décidé de mettre l'autonomisation des femmes au programme de ces rencontres qui se tiendront juste avant la conférence sur le financement des nouveaux objectifs de développement durable à Addis-Abeba, en juillet, et l'adoption de ces objectifs par les Nations unies, en septembre, à New York.

Les sommets que vous allez présider se tiendront donc à un moment clé et, si les accords conclus à cette occasion sont suffisamment ambitieux, ils pourront permettre de placer l'autonomisation des femmes et des filles au cœur des nouveaux objectifs mondiaux. Et c'est cette impulsion qui dessinera les politiques mondiales et les choix d'investissement de milliards de dollars pour les quinze années à venir.

Alors pour toutes ces filles qui n'ont pas accès à l'école ou à des soins de santé de qualité ; pour ces mères qui risquent la mort en donnant la vie et qui ne peuvent pas choisir quand elles auront un autre enfant ; pour ces femmes qui ne peuvent pas être propriétaires ni hériter des terres qu'elles cultivent, ni même ouvrir un compte bancaire, avoir un téléphone, un accès à l'électricité ou au système judiciaire ; pour ces filles qui viennent de naître et qui n'existent pas légalement car leur naissance n'a pas été enregistrée et que le gouvernement n'a pas la capacité de collecter ces données dans leur village ; pour celles qui ne peuvent pas envoyer leurs agresseurs devant les tribunaux – pour chaque femme et chaque fille du monde, il faut que nous nous assurions qu'elles soient toutes prises en compte dans ces discussions.

La pauvreté est sexiste et cela ne changera pas tant que nous n'admettrons pas que les femmes et les filles ne sont pas traitées équitablement et tant que les dirigeants et les citoyens à travers le monde ne travailleront pas ensemble pour vraiment remédier à cette situation. Car lorsque nous soutenons les femmes et les filles et respectons leurs droits, c'est toute la société qui en bénéficie.

Si nous réussissons, nous pourrons éradiquer l'extrême pauvreté d'ici à 2030, pour les femmes et les filles et tous les habitants de planète. Si nous échouons, l'extrême pauvreté, les inégalités et l'instabilité pourraient se propager dans les régions les plus vulnérables et compromettre notre futur à tous.

Le choix est évident et nous savons quelles sont vos convictions personnelles. Cependant, en tant que dirigeantes, la voie que vous tracerez en cette année historique sera déterminante pour créer une bonne dynamique ou au contraire l'affaiblir.

En 2015, ayons tous le courage d'exiger le meilleur et de nous donner les moyens de nos ambitions en nous dotant de politiques et de financements suffisants pour mettre fin à l'extrême pauvreté d'ici à 2030. Des millions de femmes et de filles à travers le monde applaudiront votre courage politique – et s'assureront que les promesses faites cette année seront bien tenues dans le futur.

Signataires :

– Ali Hewson, fondatrice de Edun et Nude, Irlande
– Angellah Kairuki, députée, Tanzanie
– Angelique Kidjo, chanteuse, Benin
– Ann Cairns, directrice du marché international, Mastercard, Royaume-Uni
– Arianna Huffington, présidente et rédactrice en chef du Huffington Post Media Group
– Beyoncé Knowles-Carter, entrepreneure et chanteuse, États-Unis
– Charlize Theron, actrice, Afrique du Sud
– Danai Gurira, actrice, Zimbabwe
– Gesine Schwan, professeure et ancienne candidate aux présidentielles, Allemagne
– Helene D. Gayle, présidente de Care, États-Unis
– Cindi Leive, rédactrice en chef de Glamour US, États-Unis
– Jude Kelly, directrice artistique, Southbank Centre, Royaume-Uni
– Jutta Allmendinger, docteur en sociologie, présidente du Wissenschaftszentrum Berlin für Sozialforschung, Allemagne
– Karen Kornbluh, ancienne ambassadrice des États-Unis auprès de l'OCDE, États-Unis
– Lady Gaga, chanteuse, États-Unis
– Lauren Bush Lauren, présidente de Feed Project, États-Unis
– Mabel van Oranje, fondatrice de Girls Not Brides, Pays-Bas
– Dr. Maria Furtwängler, actrice et médecin, Allemagne
– Meryl Streep, actrice, États-Unis
– Michele Sullivan, présidente de la fondation Caterpillar, États-Unis
– Mimi Alemayehou, dirigeante dans la finance, Éthiopie
– Monica Musonda, entrepreneure, Zambie
– Naisula Lesuuda, sénatrice et journaliste, Kenya
– Rita Wilson, actrice, États-Unis
– Rosamund Pike, actrice, Royaume-Uni
– Sabine Christiansen, journaliste, productrice et ambassadrice pour UNICEF, Allemagne
– Sarah Silverman, humoriste et actrice, États-Unis
– Sheryl Sandberg, directrice des opérations, Facebook, États-Unis
– Sheryl WuDunn, écrivaine, États-Unis
– Susan Shabangu, ministre des femmes, Afrique du Sud
– Yvonne Chaka Chaka, chanteuse, Afrique du Sud
– Christy Turlington Burns, fondatrice de l'association à but non lucratif Every Mother Counts, États-Unis
– Karen Ruimy, musicienne et auteure, Royaume-Uni
– Marian Salzman, PDG, Havas PR, États-Unis
– Mariella Frostrup, journaliste et cofondatrice de GREAT Initiative, Royaume-Uni
– Mpule Kwelagobe, militante, Botswana

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