La 2ème édition du « BF Influence Club », un espace de réflexion et d’inspiration réunissant entrepreneurs, influenceurs, artistes, sportifs et journalistes autour d’idées innovantes et créatives, s’est tenue, mercredi 26 janvier, sous le signe de « la e-santé, santé numérique ou santé connectée en période Covid ». La santé numérique, recouvrant « 9 dimensions allant de la prévention au diagnostic, le traitement, l’hospitalisation, la prise en charge du patient ou encore la formation » est « une véritable révolution de la biologie médicale » comme l’appuie le Pr. Hassan Ghazzal, président de l’Association marocaine de télémédecine et e-santé, lors de son intervention. En effet, des montres connectées à la miniaturisation des laboratoires, le nombre de startups a explosé ces derniers mois.
Aujourd’hui, plus de 30% des applications mobiles dans le monde concernent la santé digitale, la pandémie de Covid-19 ayant boosté le secteur. Environ 75 000 applications de santé digitale sont créées chaque année. Mais parmi elles, un lot d’applications non conformes. « De fausses téléconsultations à 20 dirhams ont poussé comme des champignons », a alerté, au micro, le Pr Najib El Idrissi chirurgien orthopédiste traumatologue. Aussi, « le contexte de la pandémie a poussé les pouvoirs publics à simplifier l’accès à la télémédecine, a indiqué Raja Bensaoud, experte en droit des affaires et du numérique et co-fondatrice du think-tank Digital Act. Il ressort de ce cadre juridique que l’acte de télémédecine est un acte médical à part entière et qu’il s’exerce dans les mêmes conditions de qualité, de déontologie et de confidentialité que tout autre acte médical ». Cette spécialiste pointe également du doigts le manque de formation en e-santé au Maroc, constituant ainsi un frein à l’essor de ce secteur dans le pays. La question du remboursement a également été soulevée. La prestation de télémédecine n’est pas encore prise en compte par les assurances et les caisses nationales.
La e-santé est un secteur à fort potentiel. Le marché mondial de ce segment est estimé à 250 milliards de dollars dès 2023 ! Pour le Pr Charaf Eddine Ait Zaouiat, Ingénieur-expert en télémédecine et santé digitale, la santé digitale est un formidable outil permettant de réduire les inégalités territoriales en termes d’accès aux soins. « Nous pouvons mettre en place un modèle de collaboration entre médecins généralistes et spécialistes dans le monde rural. Le médecin généraliste peut transformer son cabinet en clinique virtuelle spécialisée et livrer, par exemple, des consultations en téléradiologie », développe-t-il, plaidant pour la mise en place d’un dossier médical du patient entièrement digitalisé. Pour lui, ce serait un premier pas vers une santé digitale globale permettant de transformer en profondeur le système de santé.