Cette année, 137 Iraniennes ont déposé leur candidature au Conseil des gardiens de la Constitution. Elles voulaient se présenter à l’élection présidentielle. Cette instance, composée de six religieux et de six juristes, n’en a retenu aucune. Elle a préféré piocher six noms du côté des hommes. Pourtant, dans l’article 115 de la Constitution qui permet d’accéder à la présidence, un terme bien particulier est employé : rajol. Il désigne un homme, mais aussi une personnalité reconnue, qui peut donc être aussi une femme. Une ambiguïté exploitée par de plus en plus d’Iraniennes afin de défier les conservateurs au pouvoir. En effet, elles étaient 8 à poser leur candidature en 1997, 47 en 2001 et 89 en 2005, année de l’arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad, comme le récapitule le magazine Questions internationales. Parmi celles qui ont candidaté cette année, Azam Taleqani, la fille de l’ayatollah révolutionnaire Mahmoud Taleqani, qui a été la première femme en 1997 à concourir à la magistrature suprême. Cette femme n’a cessé de dénoncer les tentatives des conservateurs d’exclure les femmes de la vie politique. En tout cas, le 19 mai, elles sont attendues en nombre aux urnes.n