La technologie au service de l’éducation
Imane Berchane, 28 ans, fondatrice de Robots & More
“Depuis plusieurs années, l’éducation est malheureusement le domaine le moins impacté par l’évolution technologique. Notre monde ne cesse d’évoluer, mais nos méthodes et nos ressources pédagogiques peinent à être actualisées. Nous préparons chaque jour des élèves à un avenir incertain et à un futur que l’on ne connaît point. Aujourd’hui plus que jamais. Les experts mondiaux, tels que World Economic Forum (WEF) et Organisation de coopération et de développement économiques (OECD), estiment que 65% des élèves actuels vont travailler sur des postes qui n’existent toujours pas1 et ont ainsi besoin de développer lesdites “compétences du XXIème siècle” pour être préparés à ce futur-là. La technologie a également une grande place dans l’avenir des métiers et de l’éducation. Le bureau of Labor Statistics (BLS) estime que 80% des emplois de demain nécessitent des compétences en sciences, technologie et mathématiques et surtout en informatique2. Mais aujourd’hui, au Maroc, la technologie et l’informatique sont considérées comme des matières secondaires. Pour preuve, des élèves suivent une séance de 1h par semaine dans ce domaine dans le meilleur des cas… Le programme met aussi davantage l’accent sur des outils de bureautique, donnant ainsi peu d’importance à la pensée informatique et au Coding. L’impact est encore plus important chez les jeunes filles qui voient leur confiance dans les matières scientifiques diminuer à l’âge de l’adolescence si elles manquent de repères et de modèles de réussite féminins, sans mentionner également les pressions familiales et sociales. À mon sens, il est important, pour nous en tant que société, de mener une réflexion sur l’apprentissage de nos enfants. Car l’attention que nous portons se dirige toujours vers les matières, les notes et les examens alors que nous oublions de mettre en lien les compétences transversales et l’évolution perpétuelle du monde. Aussi, pour changer l’éducation en tant que société, il nous faut, à mon sens, de la volonté, tout en acceptant que cela soit synonyme de temps, de choix courageux et de ressources à la hauteur dudit défi. Cette prise de conscience est toujours en cours dans le monde entier. Nous, nous nous devons d’accélérer la cadence pour ne pas voir le “gap” se creuser davantage.”
(1) Rapport The Future of Jobs and Skills
(2) Etude STEM Occupations: Past, Present, And Future
Prochain article : Oumel Ghit Guelzim, entrepreneuse en série et candidate doctorale en inclusion financière