Débattre de la politique d’immigration de Donald Trump, c’est possible, mais attendez-vous à recevoir des réponses violentes, surtout si vous êtes une jeune Américaine voilée. Lamyaa en a fait l’amère expérience. A 17 ans, la jeune femme originaire d’Arabie Saoudite et installée aux États-Unis s’est indignée des mesures anti-immigration de Trump et notamment l’interdiction pour les ressortissants de sept pays musulmans de poser le pied sur le sol américain. Mais après avoir défendu sa religion, elle a eu droit à une réponse assez choquante, comme le relaie auféminin.com : « Arrête de défendre l’Islam et tais-toi, toi, tu ne pourrais même pas enlever ton voile sinon ton père te botterait les fesses ». Ni une, ni deux, Lamyaa envoie un message à son père pour lui demander si elle pouvait enlever le voile :
« – Papa, j’aimerais te dire quelque chose.
– Dis-moi. Tout va bien ma chérie ?
– Oui tout va bien. Mais je réflechissais : j’aimerais retirer mon hijab.
– Mon cœur, je ne dois pas décider de cela. Aucun homme ne doit prendre cette décision, si c’est ce que tu veux faire, alors vas-y, je te soutiendrai quoi qu’il arrive. Tout va bien ? Il s’est passé quelque chose ? »
Une conversation qu’elle a partagée sur son compte Twitter. Quelques jours plus tard, Lamyaa a du à nouveau rectifié le tir, certains internautes ayant cru qu’elle lançait un appel à retirer son voile : « Beaucoup de personnes ont mal perçu mon tweet qui évoquait le fait que les femmes n’étaient pas obligées de porter le hijab. Je voudrais simplement dire que mon tweet n’avait pas de but précis. J’ai juste posté ce tweet et chacun est libre de le percevoir comme il veut. Oui, beaucoup de femmes sont forcées de porter le hijab. C’est horrible et je l’ai dénoncé plusieurs fois. Le hijab ne représente pas cette oppression, ce n’est pas pour cela que des femmes choisissent de le porter. J’ai personnellement choisi de porter le hijab pour moi-même, et pour Dieu. Je ne parle pas au nom des autres femmes. Je ne représente personne d’autre que moi. Dans tous les cas, je me battrai toujours pour les autres et cela me brise le cœur de savoir que certaines femmes n’ont pas la possibilité de faire ce qu’elles veulent de leur corps. »