Hassan Baraka Man versus wild

Hassan Baraka, 27 ans, est le premier Marocain à avoir rallié les cinq continents à la nage...

La naissance du projet

“En octobre 2012, alors que je mûrissais l’idée de traverser le détroit de Gibraltar à la nage, j’ai pris contact avec celle qui est devenue ma coach, Serrana Fernandez, porte-drapeau de l’Uruguay aux J.O d’Athènes ayant formé de nombreux athlètes. À la même période, j’ai aussi rencontré Mounia Bendriss, qui est aujourd’hui ma manager et la directrice du projet. C’est tous les trois, à l’unisson, que nous avons décidé de nous jeter à l’eau, et c’est ainsi que mes entraînements ont débuté.”

Pour la bonne cause

“À travers cette expédition, nous avons souhaité véhiculer un message de paix et de fraternité. Entre les pays, les peuples, les continents, il y a malheureusement toujours des conflits, des contentieux. Nous avons notamment rencontré de sérieux problèmes administratifs pour mener à bien notre projet, mais nous sommes tout de même parvenus à convaincre les autorités. Symboliquement, cela signifie qu’avec un petit effort de part et d’autre, il est possible de s’entendre. C’est un signe d’espoir.”

Un rêve d’enfant

“J’ai toujours rêvé de rallier mon pays natal, le Maroc, à celui dans lequel j’ai grandi et étudié, l’Espagne. Au départ, mon objectif était simplement celui-ci. Mais après ma traversée à la nage du détroit de Gibraltar, qui s’est très bien passée, Mounia et moi nous sommes lancé le pari un peu fou de rallier les cinq continents à la nage, car nous avions la volonté de délivrer un message fort.”

Des rencontres inoubliables…

“Le but de ce voyage était aussi de sensibiliser des enfants du monde à la protection de l’environnement. À chaque escale, nous avons réalisé des actions concrètes. Des rencontres ont été organisées pour des opérations de nettoyage de plages ; des moments de partage durant lesquels j’ai pu leur transmettre certains gestes écocitoyens simples. En Alaska, j’ai même eu l’occasion d’organiser des petites conférences sur le sujet dans un centre de conservation marine, le SeaLife Center, à Seward. J’en garde un excellent souvenir.”

… une en particulier

“Lorsque je me suis rendu en Turquie, j’ai eu la chance de participer à une compétition, organisée tous les ans par le comité olympique turc, qui consiste à effectuer la traversée du détroit du Bosphore à la nage. Nous étions 1.800 participants de 42 nationalités. Pour le coup, je n’étais plus seul; mais l’unique Marocain en lice tout de même! C’est à cette occasion que j’ai rencontré le nageur le plus âgé de Turquie : Levent Aksut, 84 ans. Il m’a donné de précieux conseils pour apprivoiser les courants et minimiser les efforts, ce qui m’a valu de terminer la traversée en 57 minutes et 57 secondes. C’est un bel exemple d’humilité.”

Le patriotisme en filigrane

“Sans aucun doute, le rêve de tout sportif est de pouvoir porter haut les couleurs de son pays. Inscrire le Maroc dans le cercle fermé des premiers nageurs ayant réussi  cette aventure est une immense fierté pour moi, d’autant que je suis le plus jeune au monde à avoir rallié les cinq continents à la nage.”

 

Les dents de la mer !

“En Papouasie, des larves de méduses m’ont piqué le visage. Cela m’a provoqué des petits picotements, comme lorsqu’on se passe de l’alcool sur le visage après s’être rasé. C’était plus gênant que douloureux… Puis, au bout de trois heures de nage, un autre type de méduses, invisibles à l’œil nu, m’a piqué aux mains et aux pieds. S’ensuivra une paralysie partielle, au niveau des doigts notamment, qui s’étendra jusqu’aux épaules et au niveau des pieds. Dieu merci, après un court séjour à l’hôpital, tout est rentré dans l’ordre. C’est sûrement le pire souvenir de mon expédition, même si la dernière étape m’a réservé une surprise de taille. En effet, pendant la traversée des eaux territoriales saoudiennes, j’ai pu apercevoir une ombre sur ma gauche.

J’ai absolument tout fait pour ne pas trop me focaliser dessus… à ma droite, sur le Zodiac qui m’escortait, un homme a mis son pied équipé d’un “Shark Shield” à l’eau, un instrument qui émet des ondes magnétiques afin d’éloigner les potentiels requins. Il y avait donc bien un squale à mes trousses ! Mais c’était  la dernière étape et il était hors de question que je cède à la panique. J’ai regardé droit devant, la côte se rapprochait et la ligne d’arrivée finale me tendait les bras. J’ai mis des œillères et n’ai rien lâché.”

Et après ?

“Pour l’instant, je souhaite avant tout laisser mon corps se reposer et me concentrer sur mes objectifs professionnels. Titulaire d’un master spécialisé en Gestion des Activités Sportives et administrateur d’une boîte de consulting sportif, j’aimerais notamment collaborer pour le développement du sport dans le monde.”

Les étapes de l’expédition

1. Europe – Afrique :
 – 25 juillet 2013 – Espagne au Maroc Détroit de Gibraltar16,6 km – 4 heures – Température de l’eau : 20 degrés

2. Europe – Asie :
– 20 juillet 2014 – Istanbul Est à Istanbul Ouest 6,61 km – 57 minutes – Température de l’eau : 20/22 degrés

3. Amérique – Asie :
– 7 août 2014 – Île de la Petite Diomède (Alaska) à l’île de la Grande Diomède (Russie) 1 km – 34 minutes – Température de l’eau : 6 degrés

4. Océanie – Asie :
– 10 septembre 2014 – Papouasie Nouvelle Guinée à l’Indonésie 9 km – 3h46 – Température de l’eau : 18 à 25 degrés

5. Afrique – Asie:
– 20 octobre 2014 – Dahab (égypte) à Magna (Arabie Saoudite) 28,11 km – 8h30 – Température de l’eau : 20 à 26 degrés
 

 

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