Au Maroc, rares sont les actrices à rompre le silence. Car le harcèlement sexuel reste encore tabou dans la société, alors qu’il existe bel et bien. Les comédiennes qui ont osé en parler dans le milieu s’appellent Loubna Abidar, Ilham Ouaziz, Maissa Maghrebi, Sahar Seddiki ou encore plus récemment
Amal Essaqr. Cette dernière a confié à Ladépêche.ma qu’un réalisateur, qu’elle respectait beaucoup à l’époque, lui a fait des avances scandaleuses lors d’un casting en 2013. « J’aime bien ce que tu fais, mais j’aimerais bien qu’on passe un moment ensemble avant de collaborer », a-t-elle raconté au site en ligne. Le deal proposé par le réalisateur ? « Si je lui offrais mon corps, j’obtiendrais un rôle en retour. Je lui ai expliqué calmement que si c’était la condition pour collaborer avec lui, qu’il ne me verrait pas de sitôt dans un de ses films. Et c’était le cas finalement. »
Même chantage dont a été victime l’actrice Ilham Ouaziz par un réalisateur marocain en contrepartie d’un rôle dans une série. Elle a refusé. Résultat : elle a été privée de travail, comme le rappelle le Site info qui évoque également le cas d’une autre comédienne Maissa Maghrebi qui aurait été confrontée à ce genre d’agissements de la part de plusieurs artistes et cinéastes.
Quant à l’actrice Loubna Abidar, elle a accusé l’humoriste et réalisateur Saïd Naciri de harcèlement sexuel lors du tournage d’un film. Il a alors porté plainte contre elle pour diffamation, et l’a traitée, en 2015, de « prostituée » dans l’un de ses sketchs… « Certains réalisateurs marocains n’ont aucune morale et vont jusqu’au harcèlement sexuel », comme l’a assuré, en juillet 2015, la chanteuse et actrice marocaine Sahar Seddiki, harcelée elle-aussi. « Pour ceux qui veulent travailler sérieusement avec moi, bienvenue, ceux qui veulent autre chose peuvent aller voir ailleurs », avait-elle lâché, comme l’indique Le360. D’après elle, « l’art au Maroc a été sali et pollué »…