Les œuvres de Hanan Bouanani sont remplies d’émotion, c’est incontestable. Ses peintures ? Des portraits à majorité de femmes, très expressifs amplifiés par les couleurs très vives utilisées. « Ces visages, ce sont des rencontres que j’ai faites au cours de ma vie, raconte-t-elle. J’ai mis parfois plusieurs mois avant de les mettre sur la toile. » Des visages aux traits qui s’estompent avec le temps, mais pas le ressenti. Sa première œuvre s’intitule La Marocaine. « J’avais croisé le chemin, il y a quatre an environ, de cette femme ici au Maroc, se souvient-elle. Son regard et son caftan m’avaient marquée ». Un voyage poétique qui ne se limite pas à des coups de pinceaux. Hanan Bouanani jette également sur sa toile des mots qui lui « viennent comme ça et qui sont sans ni queue ni tête », comme elle tente de l’expliquer.
Cette femme de 37 ans a étudié à l’académie Royale des beaux-arts de Liège en Belgique où, en 2003, elle est licenciée en art, communication et graphisme. « Durant mes études, on m’a appris à dessiner mais jamais à peintre », explique-t-elle. Et dix après après, sans savoir exactement pourquoi, elle a voulu prendre le pinceau. « C’était plus fort que moi », lâche l’artiste. En Belgique et à Paris, elle expose quelques toiles et les met sur les réseaux sociaux pour les partager. Driss Bennani de BCK Gallery tombe dessus. Il est sous le charme et prend sous son aile Hanan Bouanani qui s’envole pour le Maroc. C’est décidé, « Le Voyage fantastique » sera une exposition itinérante. Après Marrakech en décembre dernier, elle prend ses quartiers à l’hôtel Sofitel Tour Blanche jusqu’au 4 mai avant de débarquer cet été à Tétouan, ville d’où sa famille est originaire.
Hanan Bouanani travaille déjà sur sa deuxième collection. « Ce sera toujours des portraits mais je vais utiliser de la peinture à l’huile et y insérer du collage, donc des peintures avec encore plus de matières pour que les portraits dégagent encore plus d’émotion. » Le message est passé.