Girls Not Brides: les ONG mondiales réunies à Casablanca pour dénoncer le mariage des mineures

Les organisations de la société civile mondiales ont exprimé leur grand mécontentement face à la recrudescence du mariage précoce des filles au niveau mondial, appelant à élaborer des plans d'action pour mettre fin à ce phénomène.

Lors de la première réunion du Partenariat Mondial Pour la fin du mariage des enfants (Girls Not Brides) qui s'est ouverte, mardi à Casablanca, avec la participation de représentants de plus d'une soixantaine de pays de par le monde, les séminaristes, venus des quatre coins du monde, ont été unanimes à souligner l'impératif d'inverser cette tendance alarmante du mariage précoce des filles et de sensibiliser les sociétés à la nécessité d'éradiquer ce phénomène et partant créer un monde "plus sûr, plus sain et plus prospère pour tous".

Pour Mme Lakshmi Sundarane, Directrice du Partenariat mondial pour la fin du mariage des enfants, les pays les plus touchés par ce phénomène sont situés dans deux zones, l'Asie du Sud et l'Afrique subsaharienne, notant que cette répartition géographique ne reflète pas la réalité du moment que le mariage précoce des filles est courant partout dans le monde.

Saluant les progrès enregistrés au Maroc durant les 30 dernières années pour réduire le mariage précoce, Mme Sundarane a appelé autorités et organisations de la société civile à continuer sur cette lancée en vue d'enrayer ce phénomène.

Revenant sur l'objectif de ces assises, elle a fait savoir à la MAP que "ce n'est pas facile de rassembler 300 personnes venant de 60 pays tant en termes financier que sur le plan organisationnel", plaidant pour canaliser les efforts de toutes les ONG du monde en vue de mettre en place des législations stricto sensu pour juguler ce phénomène.

Côté catégories ciblées, Mme Sundarane a affirmé que "si on travaille directement avec les filles et les communautés (…), on est sûr d'atteindre les objectifs escomptés".

Dans ce même sens, la gynécologue égyptienne, Zeinab H. Heada a souligné, dans une déclaration similaire, que cette manifestation constitue une occasion pour nouer des liens avec les différentes ONG mondiales intéressées par cette question, qui, malgré les efforts déployés, demeure un champ de labeur nécessitant une prise d'éveil de la société en général et de la famille en particulier eu égard de sa complexité socio-culturelle.

Une complexité, a-t-elle estimé, qui tire son essence du faible degré de l'éducation dispensée à une étape de la vie de la personne, du manque criard de campagnes de sensibilisation aux méfaits du mariage précoce pour les filles et l'absence de stratégies et plans d'action au niveau gouvernemental en vue de lutter contre ce phénomène.

Ceci n'est pas le cas en Egypte qui, selon elle, est dotée d'une stratégie nationale pour réduire le taux de mariage des filles mineures, appelant par la même à travailler de concert pour sensibiliser les jeunes filles aux répercussions négatives de la maternité précoce sur leur santé reproductive et à engager un débat scientifique et religieux sur l'éducation sexuelle.

Cette réflexion est aussi partagée par son collègue nigérien, Sidikou Moussa, président de la Coalition nigérienne des droits de l'enfant (CONIDE), qui a, pour sa part, affirmé que les enfants disposent de droits et de principes fondamentaux, relevant que le mariage précoce a des impacts multiples sur la santé psychique et mentale de l'enfant et sur le développement économique des pays.

Il a tenu à préciser que cette rencontre permettra d'identifier les moyens à même de promouvoir un partenariat dans chaque pays et régions tout en mobilisant à cet effet les communautés économiques régionales (CER), ajoutant qu'il est impératif d'attirer l'attention des décideurs mondiaux, notamment les bailleurs de fonds, ainsi que les instances internationales (ONU, UE…) sur la nécessité de protéger l'enfant.

"Non au mariage de l'enfant, non à cette discrimination, tous ensemble pour que nous puissions changer les choses", a lancé avec insistance le responsable nigérien.

Girls Not Brides (GNB) est un partenariat de plus de 450 Organisations de la société civile en provenance de plus de 70 pays, qui travaillent ensemble à mettre fin aux mariages d'enfants et permettre aux filles de réaliser pleinement leur potentiel.

On estime que chaque année, 15 millions de filles sont mariées avant l'âge de 18 ans, soit 41.000 filles par jour, et 700 millions de femmes vivant actuellement ont été mariées avant 18 ans, alors que 1 sur 9 avant 15 ans.

Les valeurs patriarcales, le souci de protection contre l'insécurité économique et les opportunités éducatives et économiques insuffisantes pour les filles, sont autant de causes qui incitent les parents à recourir au mariage précoce de leurs filles.

Au Maroc, 35.152 mariages de mineurs ont été enregistrés en 2013, soit 11,47 de la totalité des mariages contractés, dont 99,79 concernent les filles, selon le ministère de la Justice et des Libertés.

-Par Rajaa Khaled-(MAP)

Le Morocco Mall donne le coup d'envoi du Happy Friday, du vendredi 29 novembre au dimanche 1er décembre 2024. Durant
La 11ème édition de Visa For Music, qui s’est tenue à Rabat du 20 au 23 novembre, a célébré la
Fatima Ezzahra Achamrah, Malak Ait Tamlihat et Meryem Guennoun sont les trois chercheuses marocaines récompensées par le prix Jeunes Talents
Rabat, Tanger, Tétouan, El Jadida... En ce mois d’octobre, la douceur estivale invite à prolonger ses vacances. Quatre palaces et
31AA4644-E4CE-417B-B52E-B3424D3D8DF4