Funérailles émouvantes à Casablanca de la militante des droits de l’Homme Aïcha Ech-Channa

Les funérailles de la militante des droits de l’Homme, Aïcha Ech-Channa, décédée à l’âge de 81 ans après un long combat contre la maladie, ont eu lieu dimanche à Casablanca, en présence d’un parterre de personnalités des domaines politique et des droits de l’Homme, ainsi que des acteurs associatifs et des membres de la famille de la défunte. Retour sur une vie entière dédiée aux mères célibataires et aux droits des enfants.

Le Maroc a enterré dimanche 25 septembre une grande militante des droits de l’Homme, une humaniste qui a dédié sa vie aux femmes célibataires et a consenti, comme l’a relevé avec justesse Bouchra Abdou, la directrice de l’Association Tahadi pour l’égalité et la citoyenneté, d’énormes sacrifices aux dépens de son temps et de sa vie privée “pour préserver leur dignité, rendre justice aux enfants sans identité et porter haut la voix de cette catégorie”. Les témoignages sont unanimes pour attester du courage de cette femme d’exception qui a soulevé l’un des tabous les plus tus de la société marocaine, à savoir celui des mères célibataires.

La fabuleuse histoire de Aïcha Ech-Chenna a démarré au début des années 80, quand, jeune bénévole au sein de la Ligue de Protection de l’Enfance, de la Ligue de Lutte contre la Tuberculose et au planning familial, elle est émue jusqu’aux larmes par l’histoire d’une jeune mère célibataire obligée d’abandonner son bébé. “Elle donnait le sein à son bébé, et quand on est venu le lui retirer des bras, le lait a jailli, éclaboussant ses vêtements… Le bébé pleurait, et elle aussi pleurait… ». Aïcha Ech-Chenna n’a jamais oublié cette image douloureuse, elle qui vivait comblée, entourée de ses enfants. C’est ce qui la décidera à fonder, en 1985, l’association Solidarité Féminine pour prêter assistance aux femmes célibataires démunies et aux victimes de viol. C’est la première association au Maroc à proposer des formations, des cours d’alphabétisation pour autonomiser financièrement les mères célibataires rejetées par leur famille et par la société. Depuis, une action de longue haleine est menée pour prévenir l’abandon de l’enfant tout en  œuvrant pour la réhabilitation socio-économique de la maman.

Pour Aicha Ech-chenna, le chemin a été long et tortueux. Mais avec son verbe haut, ses intimes convictions et sa volonté de changer les mentalités et les conditions de vie des femmes célibataires, elle a réussi sa mission.

Plusieurs distinctions ont couronné son engagement, comme l’Opus Prize (États-Unis), l’équivalant du prix Nobel de l’humanisme, le Prix Donna dell’anno (Italie) et le Prix Monte-Carlo Femme de l’Année International.
Toute sa vie, Aicha Ech-Chenna a œuvré pour donner une vie digne et décente aux mères célibataires. En dépit des difficultés, des obstacles et des menaces de mort, elle a réussi à redonner un foyer, un avenir et un but dans l’existence à toutes ces femmes qu’on pointait du doigt.

Repose en paix, grande dame.

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