Elles veulent briser l’image des femmes musulmanes constamment représentées comme soumises, oppressées ou victimes. Elles, ce sont Sarah Zouak et Justine Devillaine, les deux fondatrices de Lallab, qui, avant de créer cette association, avaient réalisé une série de documentaires appelés Women Sense Tour. En quelques mots, elles avaient rencontré 25 femmes engagées pour l’émancipation des femmes au Maroc, en Tunisie, en Iran et en Indonésie. A leur retour, l’idée prend forme et Lallab naît il y a à peine un an. Concrètement, l’association milite contre le sexisme et le racisme dont sont victimes les femmes musulmanes. En 2015, plus de 80% des personnes ayant subi une agression islamophobe en France étaient des femmes. Un combat que prend donc à bras le corps l’association Lallab, mais pas sans ces femmes musulmanes, car, comme le souligne l’équipe, elles « sont réduites à un silence paradoxal, alors qu’on ne cesse de parler d’elles, sans jamais leur donner la parole ». Pour faire bouger les lignes, l’association a des projets plein la tête : monter un magazine qui est déjà en ligne ainsi qu’une boîte de production (documentaires court et long-métrages), animer des ateliers de sensibilisation, et créer des espaces de réflexions et de rencontres ouverts à tous.