Deux médias 100 % féminins font leur apparition en Afghanistan

C’est une révolution en Afghanistan. Un nouveau magazine et une chaîne de télévision dédiés exclusivement aux femmes débarquent dans le pays afin de donner un coup de pied aux préjugés.

Elles ont osé. Des jeunes femmes âgées d’une vingtaine d’années ont lancé le magazine Gelara en Afghanistan. « Sans la pleine participation des femmes à la vie publique, ce pays ne pourra pas avancer. Je suis sûr qu’il y aura des réactions, des plaintes, on s’y attend », confie à l’AFP, Sandjar Sohail, patron du groupe de presse Hasht, qui porte à bras-le-corps ce nouveau projet. « Gelara », qui signifie « la prunelle des yeux » en persan, devient ainsi le premier magazine féminin d’Afghanistan. Dans cette revue, on y parle beauté, cuisine, santé, culture, mais pas que. Des problématiques sont également mises sur la table comme la loi sur la famille : « La loi actuelle est injuste : une fois mariées, les femmes n’ont plus aucun droit. On doit pousser pour l’égalité », prévient la jeune rédactrice en chef, Fatana Hassanazada. Pour le premier numéro, c’est la chanteuse Mozhdah Jamalzadah qui fera la Une. Sur la couverture, on la voit tête nue et dans une tenue moulante, « trop » moulante pour une panoplie d’hommes… « Je suis absolument honorée de faire la couverture, se défend, de son côté, la jeune femme sur son compte Facebook. Je souhaite beaucoup de succès au magazine et j’ai hâte de voir les femmes d’Afghanistan atteindre le sommet. »

Autre nouveau média : TV-Zan, la Télé des Femmes, qui émettra sous peu. Sur cette chaîne, les présentatrices garderont le foulard, mais enfin, « la voix des femmes afghanes » sera entendue. « Dans les provinces, les filles sont échangées comme des animaux. C’est interdit mais elles ne connaissent pas leurs droits. Je veux en parler », soutient à l’AFP la cheffe du service politique. Viol, harcèlement, contraception ou virginité seront abordés. « Des sujets tabous, c’est sûr, on en aura », assure Malalai Zikria, la conseillère éditoriale de la chaîne. Mais pour faire avancer les mentalités, le public touché ne doit pas être que féminin : « On espère que maris et femmes nous regarderont ensemble, soutient Hamid Samar, entrepreneur et fondateur-dirigeant de TV-Zan. Mais que les femmes tiendront la télécommande. »

 

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