Comment libérer les enfants de l’emprise des écrans ?

Entre les cours en ligne et les distractions en tout genre sur les écrans, nos chers chérubins ont pris de mauvaises habitudes durant le confinement. Pour les détoxifier, décryptage et zoom sur les solutions efficaces.

“Éteins la télé”, “dépose ta console de jeux”, “pose le portable”… Au grand désespoir des parents, les enfants raffolent des écrans. Et durant le confinement engendré par la pandémie du Covid-19, leur plaisir a été amplement assouvi. Téléphone, télévision, tablette, ils en ont usé et abusé. Une surexposition, parfois hors de contrôle, avec des parents qui ne savaient plus où donner de la tête entre le télétravail, les tâches domestiques et l’école à la maison. “Même si avant le confinement j’étais très vigilante avec les écrans pour mes enfants, j’ai dû repenser ma “philosophie”, avoue une maman. Il fallait bien les occuper pour arriver à sortir la tête de l’eau.” Faut-il pour autant la blâmer comme tant d’autres parents ? Non, le confinement était une situation inédite. Néanmoins, comme l’a averti début mai le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA), “une forte augmentation de la consommation médiatique du jeune public pendant le confinement présente des risques d’accoutumance sur le long terme. Cette augmentation conjoncturelle pourrait en effet créer des habitudes dont il serait difficile de se départir après le retour à la vie normale.”

Un usage démesuré et risqué 

Durant le confinement, le temps passé devant les écrans a été tout bonnement insensé. Même si, pour l’heure, il n’y a pas de chiffres dévoilé, il est possible d’en avoir une petite idée à travers le sondage IPSOS/Junior Connect’ publié en 2017 et repris par le Groupe de pédiatrie générale Société française de pédiatrie (GPGse) dans son appel raisonné sur les technologies numériques : en période “normale”, le temps moyen passé par semaine sur Internet par les enfants âgés de 1 à 6 ans était de 4 h37 ! Un chiffre alarmant qui nous laisse imaginer notamment le pire chez nos adolescents assoiffés de séries ou autres divertissements visuels. “Les témoignages de jeunes que j’ai reçus ont montré qu’ils étaient soulagés d’avoir un moyen de garder le contact avec le monde extérieur à travers les réseaux sociaux, nuance le Docteur Houda Hjiej pédopsychiatre, psychothérapeute et enseignante universitaire. À mon avis, l’impact émotionnel du confinement aurait été plus délétère s’il n’y avait pas eu ces moyens de communication.” Néanmoins, cette hyperconnexion n’est pas sans conséquences. Les effets possibles ? L’isolement social, la dépression, le manque d’activité physique ou encore l’obésité. D’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), une exposition excessive aux écrans dès le plus jeune âge pourrait également être associée à des troubles de la mémoire, du sommeil ou de l’attention. D’autant plus que “Tout se joue avant six ans” comme l’affirme le psychologue américain, le docteur Fitzhugh Dodson dans son best-seller. En effet, les premières années d’un enfant sont déterminantes pour son développement. Entre 0 et 3 ans, un bébé découvre et se familiarise, tout en douceur, à ses 5 sens grâce à l’interaction avec son entourage direct (parents, grands-parents, nounous, etc.). Mais devant un écran, il reste passif et son attention captivée. En d’autres termes, le temps donné aux connexions se substitue à celui consacré aux activités motrices, exploratrices et interhumaines.

À chaque âge, son bon dosage

Après plusieurs semaines scotchés devant la télévision et Internet, il est temps de leur délimiter à nouveau leur usage. Mais quelle stratégie adopter sans provoquer de crise ? “Réinitier les enfants et les jeunes aux autres activités de plaisir qu’ils avaient avant le confinement, répond le Docteur Houda Hjiej. Il faut réintroduire le plaisir de l’être avec les autres. Le rôle des parents va être déterminant dans la réorganisation des activités sociales des tout-petits et dans l’incitation des plus grands aux sorties entre amis. Il faut qu’ils renouent avec des plaisirs naturels et sociaux”. Autres conseils : fixer à l’avance et annoncer le temps qui sera autorisé aux écrans, comme le suggère le Groupe de pédiatrie générale Société française de pédiatrie (GPGse) qui recommande également d’éviter d’utiliser les écrans comme une récompense, de cartographier la présence des écrans dans la maison (Combien ? Dans quelle pièce ? Qui est équipé ? Qui utilise les écrans ?) ou encore de repousser le plus possible l’âge d’équipement des enfants.

Un avis que l’on retrouve dans la célèbre formulation du psychiatre Serge Tisseron, baptisée la règle 3-6-9-12, à savoir “Avant 3 ans, PAS de télévision. Avant 6 ans, PAS de console de jeux. Avant 9 ans, PAS d’Internet. Avant 12 ans, PAS d’Internet seul.” En outre, pour le GPGse, après 10 ans, il est aussi important que les parents maintiennent un dialogue positif sur l’utilisation des écrans. Ils doivent être attentifs aux symptômes de fatigue liés aux troubles du sommeil, aux signes d’isolement pouvant conduire à un repli sur soi ou à un fléchissement des résultats scolaires. Les crises de colère et d’agressivité sont notamment des signes annonciateurs d’addiction chez le jeune dès que ses parents essaient de le faire décrocher des écrans. Face à une telle accoutumance, Dr Houda Hjiej suggère de chercher, tout d’abord, à comprendre ce qui l’a poussé à se réfugier dans cette addiction en exclusion du reste, puis de diminuer progressivement l’usage des écrans en y introduisant d’autres sources de distractions ou en variant ses occupations. Et le GPGse de rappeler avec force que le rôle des parents, aussi bien en tant que modèle d’imitation que comme autorité éducatrice, reste absolument capital pour le bon usage des écrans et la construction de l’enfant. En effet, un enfant, tout âge confondu, doit être conseillé voire “outillé” “Malheureusement, ce n’est fait que de façon très sporadique au Maroc à travers les conseils donnés par certains professionnels sur les réseaux sociaux, déplore la spécialiste. Ce qui serait plus efficace c’est que la sensibilisation à l’abord des écrans et leurs règles d’utilisation soit faite au niveau des écoles et qu’elle rentre dans le cadre de l’éducation et le programme scolaire comme on pourrait le faire pour l’éducation sexuelle”

Digital Détox, une initiative citoyenne

Stress, manque de créativité, fatigue, perte d’appétit et impact sur la vie sociale. Et si on occupait son temps libre et celui de nos enfants plus intelligemment. C’est le pari de Mohamed Ibenbrahim et de son chef de programme Khalid Sator, qui ont monté l’initiative citoyenne “Détox digital Maroc”. “La déconnexion ne se fera pas en un jour, expliquent-ils. Le changement doit s’opérer sur le long terme à travers une prise de conscience puis des essais sur le terrain. Le tout pour arriver à un équilibre entre la vie réelle et la vie virtuelle.” Ce groupe de citoyens, comme ils aiment se qualifier, se démène ainsi pour accompagner les digitals addicts, que ce soient les couples, les parents ou les familles, à se détacher des nouvelles technologies le temps d’un week-end ou d’une journée.

Concrètement, durant des stages concoctés sur mesure, ils demandent à leurs participants de se débarrasser de leur portable et autres écrans tactiles pour ne plus être distraits et s’adonner à d’autres activités beaucoup plus stimulantes ou apaisantes comme le yoga, la danse ou encore le coaching. Car, pour les deux amis qui reprennent une citation du célèbre fondateur d’Apple, Steve Jobs, “votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre.” Message à méditer… et à faire passer !

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