Christine Nagel, libre et passionnée

Depuis 2016, Christine Nagel est le parfumeur Maison Hermès et la directrice du patrimoine olfactif de la marque. Nous l’avons rencontrée à Marrakech, lors de la présentation de sa dernière création, Twilly. Une première au Maroc.

Christine Nagel, qui succède à Jean-Claude Ellena, a su insuffler un nouveau souffle de créativité à la Maison tout en puisant dans son riche patrimoine et ses valeurs. Pour ses créations, de l’Eau de Rhubarbe Ecarlate à son dernier Opus Twilly, en passant par l’Eau des Merveilles Bleue et Galop, elle aime détourner les ingrédients  classiques de la parfumerie et se jouer des codes. Une originalité et une liberté de création qui signent le début d’une nouvelle ère pour la Maison du 24, faubourg Saint-Honoré.

Vous dites que vous aimez mettre du sens dans vos créations. Qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?

Je pense qu’il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rencontres. Le fait que je travaille pour la Maison Hermès n’est pas arrivé par hasard, c’est une belle rencontre. C’est une Maison qui met du sens dans tout ce qu’elle fait et qui a toujours puisé sa force créative dans son histoire. Il n’y a pas de création amnésique chez Hermès. Et pour moi, cela donne énormément de sens. Je pense qu’il est important de puiser de la force dans ses racines. Mettre du sens, c’est réfléchir à son histoire, c’est rester fidèle aux valeurs de la Maison.

À travers son histoire et son savoir-faire, Hermès puise dans plusieurs univers : le monde équestre et le cheval en particulier, la soie, la sellerie et le voyage. Lequel vous inspire le plus ?

Ma véritable source d’inspiration est dans l’ADN de la Maison. Je pense que je n’aurai pas assez de toute ma carrière pour épuiser toutes les sources d’inspiration de la Maison : le monde de la sellerie, de la soie, de la joaillerie, de la maison… Il y a tellement d’histoires à raconter que mon terrain de jeu est inépuisable ! Hier, c’était le cuir avec Galop que m’a inspiré le cuir Doblis dont je suis tombée amoureuse en visitant les caves à cuir du sellier. Aujourd’hui, c’est la soie avec Twilly. Et demain, ce sera autre chose. Ce qui me ravit, c’est de permettre à des personnes qui acquièrent un parfum Hermès de découvrir, à travers lui, les autres univers de la Maison.

Vous avez imaginé Galop comme un manifeste de la féminité selon Hermès. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est une femme qui n’affiche pas de logo, mais qui exprime, à travers ce qu’elle porte, une tactibilité visuelle des matières. Dans la Maison Hermès, la main de l’artisan, le toucher sont très importants. Les carrés de soie emblématiques illustrent cette féminité. Si je devais décrire la féminité selon Hermès en trois mots, ce serait : élégance, noblesse de la matière et simplicité.

Votre première création pour la maison Hermès est Eau de Rhubarbe Ecarlate. Pourquoi avez-vous fait le choix de commencer par une cologne ?

Je pense que l’Eau de Rhubarbe Ecarlate exprime parfaitement le moment de bonheur que j’ai ressenti en rentrant dans cette Maison. C’était ma façon d’exprimer mon bonheur, mais c’était aussi un exercice de style difficile, car créer une cologne ne donne pas le droit à l’erreur.

Par ailleurs, chez Hermès, les colognes ont souvent été créées par paire : ma cologne a donc fait écho à celle de Jean-Claude Ellena. C’était une façon pour la Maison de donner du temps à ses créateurs, du temps pour Jean-Claude Ellena de quitter la Maison en douceur, et pour moi de prendre mes marques.

Qu’évoque pour vous le Maroc en matière de senteurs ?

Le Maroc est un pays où j’aime venir souvent. Mais si je devais citer les senteurs qui m’ont le plus marquées, je dirais l’odeur très particulaire du cèdre de l’Atlas que les ébénistes d’Essaouira travaillent avec du thuya, ce qui lui confère une odeur presque animale. Et il y a aussi le parfum des roses et du jasmin.

Parlez-nous de votre dernière création, Twilly ? 

C’est une ode aux jeunes filles d’aujourd’hui, à travers laquelle j’ai voulu exprimer leur impertinence joyeuse, leur fantaisie ; mais le maître mot de cette création est la liberté, en écho à la “liberté chérie”, valeur fondatrice de la Maison Hermès. Cet esprit d’irrévérence, propre à la jeunesse qui anime ce parfum, révèle aussi l’autre facette de la Maison, son côté coloré et audacieux, à l’image de la dernière collection de bijoux punk. Sa composition est un détournement de trois matières classiques de la parfumerie : un gingembre frais et piquant surdosé, une tubéreuse mystérieuse et solaire ainsi qu’un santal lacté. Twilly réunit les univers du parfum et de la couture, car, chez Hermès, le Twilly est une longue pièce de soie à décliner selon les envies : comme un parfum, les filles le portent autour du cou, dans les cheveux ou au poignet. Le parfum des filles d’Hermès, comme le déclare le spot de la campagne publicitaire, promet d’emporter dans son sillage, sensuel et rebelle, bien des esprits épris de liberté.

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