Chirurgie intime : Le sexe se fait beau

Les sirènes de la chirurgie esthétique s’étendent à l’intime, et le mythe du sexe parfait touche désormais les femmes. Celles-ci ont de plus en plus recours à des actes chirurgicaux pour embellir ou rajeunir cette partie de leur corps. Phénomène de mode ou vraie lubie ?

Vaginoplastie, labioplastie, nymphoplastie…Ce sont là quelques-unes des pratiques chirurgicales destinées à embellir et rajeunir le sexe de la femme. Jadis tabou dans notre société, le sujet s’étale sur le Net, et ces dames n’hésitent pas à évoquer ouvertement sur les forums leur intimité et à échanger les bonnes adresses pour remédier à ce qui constitue, à leurs yeux, une tare ou une vraie gêne pour une sexualité épanouie. Dès lors, le culte du corps parfait s’invite même sous la culotte, et les femmes n’hésitent plus à payer le prix fort s’offrir une vulve plus belle, plus jeune et plus désirable.
Mais au fait, existe-t-il un sexe féminin parfait ? La réponse nous vient d’une étude scientifique britannique qui a examiné à la loupe la vulve d’une cinquantaine de femmes, et la réponse est tombée, tel un couperet : il n’existe pas de vulve « normale ». Autrement dit, il y a autant de sexes féminins que de femmes. La diversité naturelle de cette partie du corps devrait normalement échapper à la standardisation. Mais la chirurgie intime n’a jamais été autant florissante qu’au cours de ces dernières années, et le Maroc n’échappe pas à cet “engouement”.

Parlons anatomie

C’est un fait. Les femmes connaissent peu ou prou leur anatomie. Les raisons sont multiples, et cela va de la hchouma (on ne parle pas de ça) à l’absence d’éducation sexuelle en passant par le manque de manuels scolaires évoquant explicitement cette partie de notre corps. Et puis, une grande partie du sexe féminin est caché, contrairement aux parties génitales de ces messieurs qui sont visibles ! Concrètement, la vulve présente des parties visibles, comme le mont de Vénus, les grandes lèvres et petites lèvres, le vestibule et le clitoris et des parties cachées, comme le vagin, l’utérus, les trompes de Fallope et les ovaires.

Les petites lèvres sont de taille variable (en moyenne 3 cm). Mais il arrive qu’il puisse y avoir une excroissance qui gêne sa propriétaire. Ce développement excessif des petites lèvres peut intervenir au moment de la puberté et s’accentuer suite aux accouchements.

Le recours à la nymphoplastie peut aider à corriger ce problème. L’opération, réalisée sous anesthésie générale, consiste à retirer la peau en excès. Elle exige un geste technique sûr, car mal réalisée, elle peut influer sur la sensibilité de cette zone. Pourtant ce type d’opération a de plus en plus d’adeptes, puisqu’elle se positionne, selon la société internationale des chirurgiens esthétiques (ISAPS), à la 16ème place des opérations les plus pratiquées dans le monde.

Le vaginoplastie ou rajeunissement du vagin est l’autre opération en vogue. Assez délicate, elle se pratique sous anesthésie générale et exige un à deux jours d’hospitalisation. Cette opération concerne en grande partie les femmes souffrant d’une béance vaginale à la suite d’un ou plusieurs accouchements, ce qui a pour effet d’altérer la satisfaction sexuelle, entraîner des pertes involontaires d’urine, provoquer des gaz vaginaux et favoriser les infections vaginales. L’intervention chirurgicale consiste à renforcer les tissus du plancher pelvien (entre le vagin et l’anus) pour resserrer l’orifice vaginale au niveau musculaire. Au cours de la même opération, le médecin peut prélever de la graisse pour l’injecter sur les parois de la muqueuse vaginale afin de réduire l’orifice du vagin et de lui redonner de la sensibilité. Les résultats définitifs sur la vie sexuelle ne sont palpables qu’au-delà du troisième mois.

 

Le laser Késako ?

Des solutions moins invasives sont également proposées à toutes celles qui sont en quête du jeunisme intime. Il s’agit du laser. On introduit dans le vagin un spéculum spécifique qui envoie des rayons laser à l’intérieur de la muqueuse du tissu, favorisant la production de nouvelles fibres de collagènes et d’élastine. La séance d’une durée de 10 minutes sera suivie de deux autres séances à un mois d’intervalle. La cicatrisation est rapide et la fabrication d’un nouveau collagène se fait en deux à trois mois. Résultat : un remodelage complet de la vulve, avec une muqueuse plus tonique et plus élastique. La radiofréquence est également utilisée dans ce même sens. Le rajeunissement des grandes lèvres qui subissent également les affres du temps (relâchement, modification, déshydratation) peut également bénéficier de cette approche non-invasive. L’injection de l’acide hyaluronique en sous-cutané dans les lèvres peut apporter des résultats satisfaisants.

Le laser est-il pour autant sans risque pour les femmes ? Rien n’est moins sûr si on s’en tient à la dernière mise en garde de la FDA (Food and Drug Administration), chargée de réguler la commercialisation des médicaments aux Etats-Unis. Dans un communiqué publié le 30 juillet dernier, cet organisme tire la sonnette d’alarme, indiquant que “ces actes entraînent de sérieux risques et n’ont pas prouvé leur efficacité. Nous sommes très inquiets que les femmes puissent être blessées.” La FDA évoque même des cas de “brûlures vaginales, cicatrices, douleurs pendant les rapports ou douleur chronique suite à ce type d’opérations.” Mais quelques soient les mises en garde, la chirurgie de l’intime et toute la panoplie de lasers semblent avoir de beaux jours devant elles.

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Témoignages

 

Après trois accouchements par voie basse dont un aux forceps, mon vagin était devenu distendu. Je n’avais plus beaucoup de sensations quand je faisais l’amour, et je n’arrivais plus à retenir le pipi. Mon gynécologue m’a proposé le recours à l’opération, surtout que j’avais un début de descente d’organes. La solution de bandelettes ne m’ayant pas convaincue, j’ai consulté un chirurgien plasticien qui m’a proposé une opération de rajeunissement du vagin afin de lui permettre de retrouver son élasticité, et je ne le regrette pas du tout. Les résultats sont au-delà de mes espérances….Asmae, 47 ans.

 

J’ai subi une chirurgie intime alors que j’avais 17 ans. J’avais une horrible excroissance des petites lèvres. Je ne pouvais ni faire du sport et encore moins m’adonner à ma passion, l’équitation ou tout simplement porter un jean ou me mettre en maillot. J’étais complexée par cette difformité. Mes parents ont eu conscience de ma détresse et ne se sont jamais opposée à ma volonté de me faire opérer. Le chirurgien m’a expliqué longuement les risques encourus, l’importance de l’hygiène intime pour éviter toute infection. L’opération s’est bien déroulée, et cela a carrément changé ma vie et la perception de mon corps. Kawtar, 22 ans.

J’ai pensé sérieusement remédier à l’aspect de mon vagin quand je me suis fiancée. J’ai beaucoup surfé sur le net et lu beaucoup de témoignages avant de sauter le pas, car au-delà de l’aspect inesthétique de mes parties intimes, cette anomalie me causait une gêne quotidienne. Je n’ai pas osé en parler à mon entourage de ma décision de me faire opérer. Je me suis donc armée de courage pour frapper à la porte d’une chirurgienne esthétique spécialisée dans la chirurgie intime. Elle a su m’écouter, me comprendre et me conseiller la meilleure approche thérapeutique. Le mariage n’ayant lieu que 6 mois plus tard, je me suis donc fait opérer, et je ne le regrette pas du tout. Ce que je regrette c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt. Soundous, 25 ans.

 

 

 

 

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