Chili : À la conquête du Torres del Paine

Je vous emmène cette fois dans la « Mecque des trekkeurs », le parc de Torres del Paine au Chili, en Patagonie australe. Cinq jours de marche pour un circuit de 90 km à la conquête des plus beaux panoramas du monde. Un spectacle qui se mérite.

Imaginez plus de 200.000 hectares de forêts vierges, d’aiguilles granitiques qui percent les nuages, de glaciers vivants qui se fraient un chemin entre les montagnes, de lagons aux teintes émeraudes qui reflètent des paysages étourdissants… Je suis au parc Torres del Paine au sud du Chili en Patagonie australe. Considéré comme le plus beau parc national d’Amérique du sud, on le surnomme « la Mecque des trekkeurs », car en effet, il attire chaque année des milliers de randonneurs venus des quatre coins de la planète pour effectuer une sorte de pèlerinage dans cette nature sauvage. Il faut cinq jours de marche pour traverser un circuit de randonnée de 90 kilomètres à travers lacs, montagnes, glaciers et forêts. C’est donc avec une détermination inébranlable que j’enfile mes bottes de trek, que je remplis mon sac à dos de provisions et que je me lance dans cette aventure pédestre en itinérance à la découverte du parc Torres del Paine.

JOUR 1 : RANDONNÉE VERS LE GLACIER GREY

Avec mes compagnons de trek, nous attaquons le premier sentier de randonnée. J’ai l’impression que mon sac à dos pèse dix tonnes, mais la beauté de l’endroit me fait vite oublier cet inconfort. Le massif du Paine, un système de montagnes indépendant de la chaîne des Andes, continue à être modelé par des glaciers depuis plus de douze millions d’années, ce qui donne lieu à des formations géologiques pour le moins étonnantes. Des petits îlots de glace dérivent sur le lac opaque que nous longeons. Plus on marche, plus des paysages féériques se révèlent. Puis, au détour d’un chemin, le majestueux glacier Grey apparaît comme un mirage. C’est un des rares glaciers vivants de la planète, en perpétuel mouvement, se frayant péniblement un chemin entre les montagnes. On peut entendre et sentir le glacier gronder, vibrer, se tordre douloureusement de l’intérieur pour finalement succomber à la pression des eaux et des montagnes. De notre promontoire rocheux, nous n’attendrons pas bien longtemps avant de voir plusieurs blocs se décrocher du mur de glace et chuter avec résonance dans les eaux du lac. Quelle belle récompense après cette première journée de marche !

JOUR 2 : RANDONNÉE VERS LE LAC PEHOE

Les quatre heures de randonnée sur un sentier plat et sans embûches sont presque un jeu d’enfant. Nous atteignons les rives du lac Pehoe au terme d’une promenade rythmée par des paysages grandioses. Les montagnes et les pics granitiques du massif se reflètent dans les eaux turquoise du lac à la texture laiteuse. Le fondu des couleurs est tellement parfait qu’on ne distingue plus le ciel de l’horizon. Les nuages dansent dans le ciel et la lumière change à vue d’œil, nous révélant les différentes palettes de couleurs des montagnes. Après quelques instants de pure contemplation, je sors ma caméra pour immortaliser cette beauté naturelle bouleversante. Cet endroit est si envoûtant que je me surprends à réfléchir au sens de la vie. Et si on était sur terre pour être témoins des miracles de la nature ? Suis-je au paradis ? Non, la terre doit être bien plus belle que le paradis.

    

JOUR 3: LA VALLÉE FRANCÈS

Cette troisième journée est un vrai parcours du combattant avec 22 kilomètres de marche et un dénivelé de plus de 800 mètres. J’ai failli rebrousser chemin à plusieurs reprises mais une petite pause chocolat et un regard furtif sur les paysages qui m’entourent ont suffi à me redonner un peu de force pour poursuivre l’ascension. Le chemin traverse des clairières, des rivières, des cascades et une forêt dense aux couleurs automnales qui virent du jaune moutarde au rouge flamboyant. Arrivés au mirador perché presque au dessus des nuages, nous sommes accueillis par un panorama époustouflant. D’un côté, les corniches de neige de l’imposant glacier del Francès se décomposent bruyamment sous nos yeux ébahis à coups de grosses avalanches de glace et de pierres. De l’autre côté, nous assistons à un spectacle étourdissant de lumières sur les flancs graniteux des montagnes trapues du Cuernos del Paine. Le soleil se couche lorsque nous traversons la plage de galets du lac Nordenskjold. Nous nous inquiétons d’atteindre le refuge avant la tombée de la nuit. Au moment de perdre espoir, j’aperçois au loin de faibles lueurs rassurantes. Au terme de cette éprouvante journée, je savoure mon dîner et mon lit, bien que rudimentaire, ne m’a jamais semblé aussi douillet. En fermant les yeux, un sentiment de profonde gratitude m’envahit.

      

JOUR 4: LA FAUNE DU TORRES DEL PAINE

Je suis réveillée par le bruit d’une pluie torrentielle, puis j’entends mes compagnons parler d’une histoire de souris qui auraient passé la nuit à grignoter nos provisions dans le campement. Alors que les poils se dressent sur ma peau à l’écoute de cette rumeur terrifiante je vois effectivement une souris jaillir d’une des chambres. Je pousse un cri de détresse en sautant sur place. La souris est pétrifiée de peur et moi aussi. Déguerpissons de cet endroit au plus vite ! Heureusement, la pluie s’arrête et nous entamons notre randonnée. Le ciel brumeux et les majestueuses montagnes créent une atmosphère théâtrale. Je m’attarde à prendre quelques photos de ce paysage grisonnant mais touchant. Sur le chemin, on aperçoit des guanacos, une espèce de lamas non apprivoisés, puis des lièvres, des chevaux et des autruches sauvages. Des condors planent sur les cimes des montagnes et des flamands roses flânent autour des lacs. Les pumas cohabitent ici avec les huemuls, des petits cerfs des Andes. Pas étonnant que ce parc ait été déclaré réserve de la biosphère par l’UNESCO. Je suis tellement surprise par cette faune particulière que j’en oublie presque l’épisode des souris.

JOUR 5: LEVER DE SOLEIL AUX PIEDS DES TOURS LOS TORRES

Deux heures du matin. Le réveil sonne. Nous sortons de nos sacs de couchage pour nous préparer à entamer l’ascension des montagnes du massif du Paine. Notre objectif est d’assister au lever du soleil aux pieds des tours Los Torres, emblèmes du parc. L’ascension doit se faire dans l’obscurité à l’aide d’une lampe frontale. C’est un défi que je n’aurais jamais pensé relever un jour. L’angoisse est à son comble. Je me sens comme une grande exploratrice à la conquête d’un territoire sauvage. Arrivés au sommet, une brume opaque obstrue la vue. Personne n’arrive à voir les fameuses tours. À cette altitude et sous cette couverture de nuages maussades, nous sommes tous frigorifiés, fatigués, déçus, et par conséquent grincheux. Le brouillard commence à se dissiper puis envahit à nouveau le paysage. La nature a décidé de nous taquiner. C’est un vrai supplice. Après deux bonnes heures d’attente, le soleil commence à percer le tapis nuageux. Nous avons soudain une vue imprenable sur les trois tours majestueuses, trois pics granitiques qui culminent à presque 3000 mètres. Mais comment de telles formations géologiques se sont-elles créées naturellement ? Je commence à croire aux miracles. Cette épreuve d’endurance physique et mentale valait le coup.

En quittant le Torres del Paine, malgré les courbatures, les ampoules, les intempéries et les souris, je garde une phrase de Paulo Coelho en tête, celle que je me répétais à chaque fois que j’étais prête à abandonner, à chaque fois que j’oubliais à quel point j’étais privilégiée de vivre une telle expérience : « Nous remarquons rarement que nous vivons au milieu de l’extraordinaire ».

Les circuits de randonnée du parc Torres del Paine au Chili sont accessibles à tous, et pas seulement aux randonneurs aguerris. J’en suis la preuve vivante. Pour en savoir plus sur cette expérience, rendez-vous sur mon blog : www.lovetrotters.net !

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