Ce livre, qui vient de sortir dans le royaume et doit paraître prochainement en France, a été présenté cette semaine au salon du Livre de Casablanca (Siel). "La manifestation du 11 janvier (qui a réuni plus d'un million de personnes à Paris pour dénoncer les attaques, nldr), c'était magnifique. Mais, dès le lendemain, des amalgames se sont produits et on a oublié un peu l'essentiel. J'en étais malade", explique à l'AFP l'éditeur Abdelkader Retnani ("La croisée des chemins").
L'idée du livre naît de nombreuses conversations entre amis au sujet de l'attentat et de ses suites. "Un livre! De ceux qui s'écrivent vite… Avec du coeur, de la raison", résume l'éditeur en préambule. 30 contributions d'écrivains, historiens ou politologues composent l'ouvrage, empreintes de "culture marocaine mais aussi française". "Ce qui nous somme" s'ouvre par "une condamnation sans équivoque des barbaries", mais les textes sont ensuite d'une grande diversité, souligne encore M. Retnani.
"J'espère qu'il permettra d'ouvrir des chantiers de réflexion communs par-delà les peurs, les bêtises et les préjugés", déclare de son côté Driss el Yazami, président du conseil national des droits humains (CNDH). Dans sa contribution intitulée "Solitude de l'intellectuel de culture musulmane", l'écrivain Tahar Ben Jelloun estime quant à lui qu'"on ne peut plus se taire ou se contenter de dire 'ce n'est pas ça l'islam'". Il parle également de ce terrible dilemme né du "grand écart entre sa liberté de conscience dont il jouit en France et l'appartenance à la Oumma islamya (communauté musulmane) qui ne lui permet pas d'exercer cette liberté". "Je n'approuvais pas la publication de ces caricatures tout en reconnaissant à leurs auteurs le droit de les faire et de les rendre publiques", écrit-il.