Projeté le 19 mai à Cannes, « La Belle et la Meute » (« Aala Kaf Ifrit ») de Kaouther Ben Hania a reçu une standing ovation de quinze minutes. Dans ce deuxième long métrage, la réalisatrice tunisienne relate un fait divers survenu en 2012 en Tunisie : une jeune femme violée par des policiers avait décidé d’aller porter plainte, malgré les menaces et le traumatisme.
« Ce qui m’a séduit dans l’histoire est cette idée de l’héroïne qui se retrouve toute seule à affronter l’institution », a indiqué la réalisatrice à RFI. Dans la Tunisie post-Révolution, le combat de cette jeune femme est devenu le symbole de la lutte pour les droits démocratiques de tout un peuple. Comme elle, il faut « se battre pour ses droits et obliger le système à s’ajuster pour donner lieu à une démocratie naissante », a expliqué la réalisatrice dans une interview publiée sur le site du festival. Malgré l’accueil réservé à son film, Kaouther Ben Hania reste toutefois lucide : « Il ne faut pas se leurrer, les films ne changent pas les choses. C’est la politique, les multinationales qui changent les choses, mais l’art change notre manière de voir les choses. Donc j’espère que les Tunisiens iront le voir pour en débattre. » Un film qui peut aussi faire écho chez nous.