Quelle a été votre première impression quand le thème Ethnies a été dévoilé ?
J’ai été ravie du choix de la thématique de cette année. Pour moi, une ethnie est une richesse, tant au niveau de la langue, des costumes, des broderies que des détails. Je trouve que c’est une source d’inspiration inépuisable et un vivier de couleurs…
À quelles ethnies avez-vous rendu hommage ?
J’ai rendu hommage aux pays de l’Est, et particulièrement à la Russie. J’aime beaucoup leurs broderies, accessoires, et leur souci du détail. En Russie, les broderies ressemblent dans une certaine mesure aux broderies marocaines, surtout le rbati, avec leurs fleurs, pompons, accessoires de tête…
Quel a été le point de départ pour la réalisation de votre collection ? Un tissu ? Une couleur ?
C’est toujours un tissu. J’ai fait le choix de tissus unis, basiques, mais haut de gamme que j’ai sublimés avec des broderies. Chaque tenue possède un cachet unique, et chacune est différente de l’autre dans le choix des broderies et des couleurs. Bien entendu, j’ai veillé à une coordination de l’ensemble de la collection.
Concernant les couleurs, il y a l’émeraude, le vert-eau, le rose, l’argenté, le bronze… C’est une large palette qui s’inspire des tendances internationales.
Pour quels types de tissus avez-vous opté ?
J’ai choisi le taffetas de soie, le drap de soie, le tulle, la dentelle de Calais et la mousseline Georgette.
Qu’est-ce qui vous distingue en tant que styliste ?
Le souci du détail. Je suis très pointilleuse dans mon travail. Je conçois mes tenues à l’image d’un tableau où chaque détail a son importance et est travaillé avec soin et minutie, que ce soit sur le devant, l’arrière ou les manches de la tenue.
À quoi peut-on reconnaître votre griffe ?
Selon mes clientes, ma griffe et ma touche sont reconnaissables entre mille.
Où puisez-vous vos inspirations sachant qu’à chaque fois, il faut se renouveler ?
Un créateur peut s’inspirer de tout. De la nature, d’un bout de tissu, d’une palette de couleurs, d’un tableau…
Comment jugez-vous l’évolution de votre travail depuis votre première participation à Caftan ?
Le fait d’être sélectionnée par Caftan est en soi une consécration, car le choix porte toujours sur les meilleures. Chaque participation à Caftan exige recherches, efforts et patience afin de donner vie à des créations sans cesse renouvelées. J’estime que le créateur ne doit pas rester cantonné dans son coin, coupé du monde mais il doit voyager, aller à la rencontre d’autres cultures, être à l’affût des dernières tendances, visiter des maisons de couture internationales… En un mot, ouvert sur le monde extérieur. Chaque année, il y a une évolution dans mon travail tant au niveau des coupes, des matières que du design…
Le caftan est sujet à différentes réinterprétations, parfois avant-gardistes. Mais qu’est-ce que vous ne voudriez jamais voir changer sur un caftan ?
Si on doit absolument moderniser le caftan, cela doit toucher essentiellement les techniques et les nouveautés introduites au niveau des broderies, des détails, des matériaux… L’aspect du caftan et son authenticité ne doivent jamais être altérés. Pour preuve, c’est le caftan authentique qui est plébiscité par les stars internationales…
Quelles sont les innovations que vous avez introduites sur le caftan cette année ?
Mes innovations concernent surtout les techniques, comme le moulage et la coupe évasée. C’est du sur-mesure inspiré de la haute-couture.
Quels accessoires avez-vous créés spécialement pour cet événement ?
Cette année, j’ai créé des ceintures réalisées à la main, incrustées d’argent, plaquées or 18 carats, avec des empiècements en or, faites à la main, en collaboration avec un joaillier. J’ai également travaillé des motifs incrustés en or spécialement pour cette collection.
Pour vous, le caftan rime avec…
Le caftan fait partie intégrante de notre histoire. C’est notre patrimoine, notre richesse nationale. Il rime avec la beauté de la femme.
