ArtSpace, c’est la galerie d’art non conventionnelle qui vient d’ouvrir à Casablanca. Derrière, trois fondateurs : Hind, Nawal et Amine Amharech qui souhaitent exposer des œuvres de « certains artistes que nous suivons, d’autres que nous développons, et d’autres que nous aiderons à émerger ». Car « nous avons une conviction profonde qu’une galerie d’art doit avoir la vocation de proposer aux yeux des collectionneurs, des acheteurs et des passionnés d’art, des créations inédites et authentiques ! », comme l’explique Amine Amharech dans un communiqué. Ainsi, qui mieux que Mahi Binebine et Hassan Darsi pour inaugurer cet espace. Les deux artistes talentueux aux engagements si forts ont confectionné l’incroyable exposition « Indivision ». « Indivision », c’est l’histoire d’un désir de faire naître de leurs différences et de ce qui les réunit un troisième artiste, un artiste en « indivision », nourrit de leur vécu passé et présent, de leurs histoires, de leurs résonances et des empreintes poétiques récurrentes dans leur travail d’artiste, comme le décrit Florence Renault–Darsi, historienne de l’art et commissaire d’exposition dans un communiqué, précisant qu’à travers « Indivision », chacun des deux artistes s’identifie en même temps qu’il ne peut s’en extraire. En clair, ils plongent pour mieux nous embarquer dans un univers dans lequel on aperçoit des silhouettes à peine esquissées. Des figures fantomatiques torturées par une douleur indicible qu’on entend à travers des cris silencieux… Une histoire tourmentée qui pourrait être celle d’une naissance ou d’une renaissance. Mahi Binebine et Hassan Darsi se rejoignent dans une « indivision » aux allures d’exutoire, comme le souligne Florence Renault–Darsi, ajoutant que c’est aussi bien là qu’on attend les artistes, dans leur capacité à explorer et révéler les maux et les contradictions de notre monde terrestre, sans compromission. Deux univers qu’on aurait pu croire jusqu’alors parallèles, quatre mains, et certainement à bien y regarder une cinquième, qui n’appartiendrait ni à l’un ni à l’autre…