Le travail des petites bonnes existe toujours malgré son interdiction par la loi 19-12 fixant les conditions d’emploi des travailleuses et travailleurs domestiques, promulguée il y a un an. En effet, son article 23 stipule qu’une personne qui emploie une petite bonne de moins de 16 ans est passible de 25 000 à 30 000 dhs d’amende. Et qu’en cas de récidive, ces amendes sont doublées, et l’employeur risque 1 à 3 mois de prison. Problème, l’exploitation des mineures perdurent comme le constate quotidiennement l’Insaf qui continue à se démener pour porter secourir à ces enfants et pour tenter d’éradiquer ce fléau. Afin de sensibiliser la population, l’association lance un spot choc baptisé « Arrestations ». A l’écran, une série d’arrestations de personnes ayant employé des mineures. Car, aujourd’hui, les petites bonnes, toujours présentes, sont « devenues invisibles, les employeurs les cachent, nous ne les voyons plus dans les rues porter les lourds cartables des enfants de la maison, nous ne les voyons plus dans les hammams, traîner les seaux d’eau pour leur maîtresse, comme le soulève Meriem Othmani, présidente de l’INSAF. Et pourtant nous savons qu’elles sont là, tapies sur leur paillasse, souffrant en silence, enfermées dans les maisons, à la merci des employeurs. La preuve en est, des cas qui nous ont été signalés là-haut dans les montagnes, là où la pauvreté sévit, là où les intermédiaires font leur travail sans aucun scrupule ». En plus de sensibiliser, l’Insaf espère effrayer ces employeurs sans moral à travers ce spot. « Nous souhaiterions que tous les habitants du pays puissent savoir ce qu’ils risquent en maltraitant un enfant dans le travail forcé, appuie-t-elle. Car nous refusons de laisser souffrir ces petites filles. »