Il devient mutique quand on le presse de nous dire ce qu’il a sur le coeur.
Gros ourson mal luné s’est retiré dans sa caverne intérieure pendant que Desperate housewife lui tourne autour, comme une souris autour d’un morceau de gruyère piégé. Sans l’ombre d’une info à se mettre sous la dent, elle le harangue : “Mais qu’est-ce que tu as ? Parle- moi !” Puis passe au mode suppliques : “C’est à cause de moi ? Ne me laisse pas dans cet état, s’il te plaît !” Enfin, les larmes de la dame coulent ; ce qui a pour effet de le précipiter définitivement dans sa retraite. Contact coupé ! EXPLICATION d’Amine, 33 ans : “Elle ne sait pas écouter en silence mon mal-être et respecter mon intériorité. Elle a toujours besoin de mots, de justifications fatigantes, de débats. Or, il y a des choses qu’on a besoin de régler avec soi-même, pour les dépasser. Ce temps de réflexion, elle ne me l’autorise pas. Et, de fait, la rancoeur qui m’habite, dirigée contre moi au départ, trouve alors un bouc émissaire idéal : elle ! Elle qui m’énerve, me persécute et cherche un moyen de me culpabiliser, avec ses pleurnicheries qui jaillissent fort mal à propos. Je jette alors l’éponge et m’en vais…” Les décrypter pour mieux les flasher, c’est l’objectif ambitieux que l’on s’est fixé ce mois-ci… Eux, ce sont nos amoureux, dont les comportements et agissements restent souvent obscurs à la vénusienne ordinaire, pour son plus grand désarroi. Et si on plongeait dans leur simplicité complexe ? AMOUR CONSEIL FDM : laissez-le cuver dans sa tanière le temps qu’il faut. Vous comprendrez ce qui le préoccupe, plus tard… La curiosité et l’insistance que vous interprétez comme des marques d’attention, lui, les ressent pour sa part comme des intrusions insupportables !
Il devient agressif quand il a des problèmes au travail ou d’argent.
Ce qui définit le mieux un homme, selon lui-même ? Sans doute sa réussite professionnelle et son compte bancaire bien garni. En lui retirant l’une ou l’autre de ces caractéristiques, on le castre assurément, mieux que n’importe quelle chirurgie ! Après, on a droit à ses couinements d’eunuque, à son désespoir d’impuissant provisoire et à son envie d’en découdre sur le seul ring de boxe qui lui reste : la sphère privée abritant Bobonne. K.O. technique ! EXPLICATION de Hakim, 32 ans : “J’ai perdu mon travail il y a deux ans. Ma boîte a opéré une sorte de mini plan social et je me suis retrouvé, du jour au lendemain, avec zéro dirham d’économies, le salaire unique de ma femme, et deux crédits maison et voiture sur le dos. Mon épouse avait beau être rassurante, merveilleuse et à mes côtés, je ne supportais pas d’être devenu une charge dans notre couple. Je ne me sentais pas “homme”, et donc, j’ai régressé en gosse mal élevé faisant des scènes pour tout et n’importe quoi, paresseux, apathique et égoïstement connecté à son mal-être. C’est sa patience et une opportunité inattendue qui nous ont permis de sortir de cette impasse amoureuse.” CONSEIL FDM : faites le dos rond et enterrez toute susceptibilité. Après la pluie, le beau temps !
Il ne rappelle pas, en dépit de la soirée délicieuse passée ensemble.
“Gaston, y’a le téléphone qui (ne) sonne (pas) !”, se torture Mamzelle Solo qui avait pourtant l’impression d’avoir réussi le premier examen de passage. Jolie, charmante, gaie et entraînante, elle sentait que le courant était passé à merveille entre elle et lui. Sauf que cela fait maintenant 72 heures chrono que son timbre viril ne lui a pas occasionné des frissons au bout du fil… EXPLICATION d’Abdelaziz, 35 ans : “Elle a commencé par me poser des questions en cascade sur mon ex, avant d’enchaîner sur le sien et toutes les raisons qui ont conduit à la rupture. Elle parlait, parlait, sans se rendre compte de son débit, comme s’il fallait meubler à tout prix les zones de non-dit. Je devais tout connaître d’elle, et elle de moi, alors qu’il ne s’agissait que de la deuxième rencontre, après tout ! Un dîner à deux, où on devait tester en priorité notre pouvoir de séduction et le plaisir d’être ensemble. Et quand elle a abordé, sans transition, son désir urgent d’avoir un enfant, j’ai commencé à l’avoir en travers de la gorge. J’ai eu l’impression d’être mis au pied du mur, et je ne l’ai plus rappelée…” CONSEIL FDM : l’animal est à manipuler en douceur. Dévoiler toutes les cartes de son jeu au tout début ne peut que le faire fuir à toutes jambes !
Il ne susurre des mots d’amour qu’au lit.
Vous le nommez “mon lapinou”, “houbi », “mon poupino”; vous lui envoyez 20 SMS “tendrichons” par jour et l’interrompez souvent en pleine réunion pour des bêtises se concluant par des “je t’aime” claquants. Lui, pour sa part, vous sourit mystérieusement mais reste avare de manifestations émotionnelles adolescentes. Ce n’est que vingt mille lieux sous la couette qu’il vous met parfois le rose aux joues avec des paroles explicites, en mode téléphone rose ! EXPLICATION de Simo, 36 ans : “Déjà, je n’aime pas faire étalage de mon intimité en public. J’interdis alors à ma copine de me donner des surnoms ridicules qui risquent de faire de moi la risée de mon entourage. A la rigueur, elle peut m’appeler “chéri”, mais en l’absence de témoins. En plus, les mots d’amour ne sont pas, à mon sens, un truc à prendre à la légère ou à dire n’importe quand. Il faut que le moment soit émotionnellement fort, que je sois dans un état spécial, au bord du plaisir, par exemple…” CONSEIL FDM : ok, vous débordez de tendresse… mais si en face il est davantage dans la retenue, ne l’étouffez pas sous une avalanche de déclarations ! Mieux vaut opter pour les actes et gestes d’amour qui se passent de mots ; il y sera plus sensible !
Il fait son macho en public, alors qu’il est chou lorsqu’on est seuls.
Quand la part psychique inconsciente du mâle rencontre son pendant culturel, on vous laisse deviner la double peine qui en découle ! Le zouave, d’ordinaire déjà pas mal coupé de ses sentiments, s’en détache avec une facilité déconcertante. Mimétique du voisin, et attentif à son regard, il ne veut surtout pas passer pour le faiblard qui fait la vaisselle ou emmène sa chérie à des soirées foot, domaine réservé à ses potes. Résultat : un schizophrénique revirement comportemental, dès lors que des observateurs sont présents ! EXPLICATION de Fathi, 44 ans : “Elle me reproche toujours de ne pas lever le petit doigt pour l’aider, quand mes parents sont là. La vérité, c’est qu’une fois, je m’étais levé pour débarrasser et essuyer la table et ma mère m’avait fait sèchement rasseoir : “Ce n’est pas à toi de faire cela, mon fils !” J’ai beau ne pas être d’accord avec son opinion, depuis, je me comporte comme on l’attend de moi.” CONSEIL FDM : on peut essayer de comprendre, sans forcément cautionner ce type de comportement. Vengez-vous en éduquant votre fils dans l’égalité totale et le partage sans complexes des tâches domestiques avec sa soeur !