Dénouement heureux dans l’affaire des deux filles d’Inzegane, le tribunal de première instance d’Inzegane a acquitté les deux jeunes filles poursuivies pour outrage public à la pudeur pour avoir porté des robes.
A cette occasion, le comité de défense a exprimé son soulagement par rapport à la décision du tribunal tout en faisant part de ces réserves. « Nous sommes contents de ce jugement. Toutefois, plus que l’acquittement des deux filles, il aurait fallu que des mesures disciplinaires soient prises à l’encontre des autorités qui ont décidé la scandaleuse arrestation, à savoir la police et l’adjoint du procureur, ou au moins qu’une enquête soit ouverte», a estimé Réda Oulamine, l’un des 200 avocats ayant participé à la défense des deux jeunes filles.
Pour Maitre Oulamine (voir enregistrement), "l’acquittement est le minimum. Toute sanction contre les deux jeunes filles aurait été absolument absurde".
Et M. Oulamine d’ajouter : « ce qui est regrettable, c’est ce jugement n’a pas été obtenu du bon cœur des juges, mais surtout grâce à la mobilisation et la pression de l’opinion publique. Si c’était une affaire qui n’avait pas été médiatisée, les filles auraient pris six mois de prison ferme».
Pour ce qui est du sentiment des deux jeunes filles impliquées dans cette affaire, Maitre Oulamine a indiqué qu’elles sont satisfaites, malgré les 48h de garde à vue qu’elles ont passé.
« Cette affaire a contribué considérablement au débat sur les libertés publiques», a-t-il souligné notant que c’est d’ailleurs à l’issue de cet incident d’inzegane et celui de Fès que le ministère de la Justice et des Libertés et le ministère de l'Intérieur ont rappelé à l’ordre l'ensemble des citoyens.
En effet, dans un communiqué conjoint publié mercredi 1 er juillet 2015, le ministère de la Justice et des Libertés et du ministère de l'Intérieur avait rappelé que «toute personne ou groupe de personnes cherchant à se faire justice eux-mêmes seront poursuivis devant les juridictions compétentes conformément aux dispositions des lois en vigueur».