4 Marocaines au Marathon des Sables : Portrait n°1 Meryem Mahfoud

Le top départ de la 32e édition du Marathon des Sables est sur le point d’être donné. Du 9 au 15 avril, 1 200 participants vont s’y élancer dont 20% de femmes. Quatre Marocaines sont sur les starting blocks. Zoom sur Meryem Mahfoud, le premier portrait de notre série de marathoniennes.

Le Marathon des Sables, Meryem Mahfoud n’attend plus que ça. Elle trépigne. Depuis plus d’un an, cette femme de 40 ans s’entraîne sans relâche. C’est pourtant la première fois qu’elle participe à ce raid désertique. Soit. C’est son grand jour.

« Quand je voyais le Marathon des Sables à la télé, j’avais déjà envie d’y participer, sourit Meryem Mahfoud. Et dès que j’ai commencé à courir, je me suis dit qu’il fallait absolument que je le mette dans mon programme. » Meryem a commencé la course il y a à peine 5 ans. Le déclic ? Voir les autres coureurs défiler devant elle. « Mes deux enfants et moi, nous accompagnons mon mari lors des marathons. Et chaque fois, je me demandais comment les coureurs, surtout les personnes plus âgées, réussissaient à courir autant ». Après le marathon de Marrakech en 2012, Meryem décide de se lancer. Ni une, ni deux, elle met ses baskets et court sur la corniche d’Agadir, avec toujours en tête le fameux marathon. Mais ce n’était pas encore l’heure. Son mari la conseille : d’abord les semi-marathons – elle en fera 6 – ensuite, au tour des marathons – 3 au total-.

L’an dernier, elle veut réaliser son rêve. Son mari, Mustafa, lui assure qu’elle n’est pas prête, et que lui non plus. Ce n’est pas vrai, une surprise se trame. « Il m’a offert en mars 2016, une montre connectée et pour l’activer, il fallait que j’aille sur une boîte mail, se rappelle-t-elle. Et là, j’ai vu que j’étais inscrite pour le Marathon des Sables ! » Un cadeau pour ses 40 ans bien à l’avance, auquel son mari va se greffer. Tous deux se concoctent alors un programme : 5 courses de 1h30 à 2h30 par semaine, des séances de musculation et de natation, avec deux trails au cours de l’année (un à Marrakech et un autre à Zagora). Meryem part sereine où presque. « J’appréhende le poids du sac, confie-t-elle. 6 kg, c’est supportable, mais il devrait faire 2,5 kg de plus ». Meryem pèse 49 kg…

Pour cette quarantenaire, la course est une véritable bouffée d’oxygène. « J’aime courir toute seule. C’est une sorte de méditation durant laquelle on se fixe des défis, explique-t-elle. A la sortie, ça donne davantage d’assurance. » A Agadir, peu de femmes marocaines, courent comme l’a remarqué Meryem. « C’est dommage car elles ont leur place. Il y a peut-être parfois des regards, mais moi, on ne m’a jamais embêtée. » Et de lancer : « Quand vous voulez quelque chose, rien ne vous arrête et peu importe qui il y a autour. » C’est dit. Pour ce marathon, Mustafa s’adaptera au rythme de Meryem comme il l’a souhaité. Mais c’est sûr, même si son mari abandonne, elle ne le fera pas. « Même en rampant, j’irai jusqu’au bout ».

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