3 questions à Sabah Chraïbi

La nomination d'une seule femme ministre continue de faire des vagues. Après les lettres ouvertes au chef du gouvernement, un Mouvement pour le leadership féminin est en train d'être constitué. Sabah Chraïbi, qui est à l'origine de cette initiative, nous en dit plus.

FDM : Pourquoi avez-vous lancé ce mouvement ?

Sabah Chraïbi : La création de ce mouvement a été décidée au lendemain de la nomination d’une seule femme au gouvernement Benkirane. Tout le mouvement féminin a réagi, en adressant notamment des lettres ouvertes au chef du gouvernement. Après cette déception, j’ai contacté quelques amies engagées et nous sommes en train de mettre en place ce Mouvement pour le leadership féminin. On va agir par région, par secteur et par profession, de manière à montrer que là où vous cherchez des compétences, vous trouvez aussi des femmes et pas seulement des hommes. Ce sera un véritable réseau, avec un répertoire. Cela va demander du temps et des moyens, mais la volonté est là et le processus est engagé. Dans quelques semaines, il sera mis sur pied.

Quel est l’objectif d’un tel réseau ?

L’objectif est la visibilité. Nous voulons montrer qu’il y a un réel potentiel diversifié en matière de savoir et de savoir-faire. Nous souhaitons faire du plaidoyer et de l’action. Je pense qu’il faudra d’abord agir sur les partis politiques eux-mêmes, qui n’ont pas encore compris qu’il fallait ériger les véritables compétences. Il faut qu’on soit dans une action de lobying et qu’on soit capables de s’organiser sur l’ensemble du territoire, avec des propositions pour agir sur les partis politiques.

Pourquoi reproche-t-on aux femmes de ne pas être assez impliquées en politique ?

Tout simplement parce que les partis politiques les ont tellement ignorées qu’elles ont fini par les bouder. Et puis la politique n’apparaît pas sous son meilleur jour au Maroc. Il faut que les partis soient dans l’intelligence de la féminisation de leurs instances et de la promotion des femmes. Car il existe énormément de compétences et un réel potentiel qu’il faut utiliser si on tient vraiment à faire avancer ce pays. Il faut aussi que les femmes apprennent à composer avec la politique. Ce n’est pas quelque chose de terrible. C’est un management au quotidien qu’elles font tous les jours sans le savoir, que ce soit dans leur cercle familial ou encore dans leur environnement professionnel. Il n’y pas de sur compétence masculine qui pourrait surprendre les femmes ou amoindrir leur rôle. Pour cela, il faut du coaching. Et c’est exactement ce que nous sommes en train de réaliser. 

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