À Marrakech, un vent de changement souffle sur les ambitions féminines. Les femmes du Rassemblement national des indépendants (RNI) et du Parti Populaire Européen (PPE) se sont réunies du 25 au 29 septembre, en conclave lors de l’Académie d’automne de ce dernier, marquant une nouvelle ère de coopération pour l’autonomisation des femmes. Cet événement, sous le thème « L’Europe et ses voisins du Sud et de l’Est », tenu en partenariat avec la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung, a rassemblé des femmes leaders d’Europe et du Maroc, dans un cadre dédié au dialogue interculturel et à la réflexion sur des enjeux globaux. Entre transition énergétique, émancipation économique et coopération intercontinentale, les débats ont mis en lumière les défis contemporains auxquels les femmes font face, tout en soulignant l’urgence d’une action concertée.
Amina Benkhadra, présidente de la Fédération nationale des femmes du RNI, a donné le ton de cette rencontre en insistant sur l’importance de ce partenariat historique. « Ce dialogue Nord-Sud symbolise l’esprit de solidarité et d’amitié entre nos deux organisations. Il est primordial de créer des passerelles qui permettent aux femmes de s’impliquer dans les processus décisionnels à tous les niveaux. » À travers ce cadre de collaboration, la présidente a également souligné les réformes ambitieuses menées sous la direction de SM le Roi Mohammed VI, qui ont transformé le Maroc en modèle de développement durable. Le complexe solaire Noor à Ouarzazate, par exemple, illustre la volonté du Royaume d’intégrer les femmes dans des secteurs innovants comme les énergies renouvelables.
Éducation et leadership
Par vidéoconférence, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a réitéré l’importance de l’éducation comme levier essentiel pour surmonter les barrières que rencontrent les femmes dans de nombreuses sociétés. « Offrir aux femmes une éducation de qualité est la clé de leur émancipation. Cela leur donne les outils nécessaires pour briser les cycles de pauvreté et participer activement à la vie économique et politique. » Son intervention a résonné avec force, rappelant que l’éducation n’est pas seulement un droit, mais une condition sine qua non pour garantir une participation féminine accrue dans toutes les sphères de la société.
Dans la même veine, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a souligné la revendication légitime des femmes pour une égalité de traitement. « Les femmes ne demandent pas de privilèges. Elles exigent simplement une égalité d’opportunités et de respect. » Elle a également appelé à une intensification du dialogue autour des défis climatiques, énergétiques et économiques, tout en encourageant l’intégration des femmes dans les prises de décision stratégiques, un axe primordial pour une coopération globale durable.
Sur le terrain de l’économie, l’intégration des femmes dans les processus de production et de décision est apparue comme un sujet central des débats. Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie, a mis en exergue l’énorme potentiel de l’inclusion féminine dans l’économie marocaine. « Une participation accrue des femmes pourrait générer une augmentation significative du PIB, estimée à près de 40 % », a-t-elle affirmé. Ce chiffre impressionnant met en lumière l’importance de la mise en place de politiques proactives pour éliminer les obstacles à l’emploi des femmes.
La ministre a également fait référence au projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc, un exemple concret de la manière dont les grandes infrastructures peuvent servir de catalyseurs pour une intégration socio-économique des femmes. « Ce projet dépasse les enjeux énergétiques ; il constitue une opportunité pour créer des emplois et encourager la participation des femmes dans des secteurs autrefois inaccessibles », a expliqué Nadia Fettah Alaoui. Ce lien stratégique entre les ressources naturelles et l’émancipation féminine renforce l’idée que les femmes doivent être placées au cœur des politiques économiques.
Nawal El Moutawakel, ancienne ministre et actuelle vice-présidente du Comité international olympique (CIO), a, quant à elle, souligné le rôle transformateur du sport dans l’émancipation des femmes. « Le sport est un moteur de changement social qui transcende les barrières culturelles. Il inculque des valeurs de solidarité et de respect tout en offrant une plateforme pour que les femmes s’affirment. » Elle a particulièrement mis en avant les opportunités que des événements comme la Coupe du Monde 2030 peuvent offrir en termes de visibilité et d’égalité. Pour elle, intégrer les femmes dans les préparatifs et la gestion de tels événements n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi un moyen de promouvoir des valeurs universelles et de créer un terreau fertile pour un changement durable.
Une nouvelle feuille de route pour l’avenir
Les discussions et les interventions des leaders féminins réunis à Marrakech ont convergé vers un point commun : l’urgence de placer l’émancipation des femmes au cœur des agendas politiques. Amina Benkhadra a conclu les débats en appelant à une mobilisation collective pour transformer les discours en actions concrètes. « Il est impératif de créer un cadre équitable où chaque femme, qu’elle soit marocaine ou européenne, puisse réaliser son plein potentiel », a-t-elle déclaré. Ce conclave à Marrakech marque ainsi une étape importante dans la consolidation d’une vision politique concertée pour une société plus juste, inclusive et prospère. Les femmes du RNI et du Parti Populaire Européen s’affirment comme des actrices incontournables dans la définition de cette nouvelle ère de coopération, où l’égalité des sexes et le leadership féminin sont au cœur des priorités.