« Le Code de la famille actuel est basé sur un paradigme qui entraîne des inégalités, avec l’homme étant le soutien financier de la femme, ce qui peut conduire à des discriminations et à une domination masculine », a souligné Nouzha Skalli, coordonnatrice du comité de pilotage du Collectif pour une législation égalitaire (CLE), mettant l’accent sur l’importance de promouvoir l’égalité, la non-discrimination et la non-violence envers les femmes.
De son côté, Kawtar Ait Malek, coordinatrice de l’association Project Soar, a exprimé le but de leur mouvement « BIGGER », qui vise à lutter contre les mariages précoces. Elle a plaidé pour l’abolition des articles 20, 21 et 22 de la Moudawana, qui traitent du mariage des mineures. « Nous travaillons avec des fillettes âgées de 13 à 18 ans, venant de différents douars et régions du Maroc. Ces dernières ont proposé une pièce de théâtre à l’Instance pour exprimer leur volonté de faire avancer les choses. L’art peut également être une forme de militantisme », a-t-elle affirmé.
Pour sa part, Ahmed Assid, membre de la Fédération de la ligue des droits des femmes (FLDF), a exposé une série de revendications pour une révision complète du Code de la famille. « Il faut que le nouveau Code de la famille assure l’équité, l’égalité entre les genres, et la dignité de tous, en particulier des femmes et des enfants », a-t-il assuré. Il ajouté que parmi les principales revendications figurent l’interdiction du mariage des mineurs, la légalisation de l’avortement en cas de grossesse, l’égalité en matière d’héritage, et bien d’autres réformes.
Ces consultations font partie d’un processus mis en place en réponse à la Lettre Royale adressée par SM le Roi Mohammed VI au Chef du gouvernement. Cette lettre appelle à la révision du Code de la famille afin de le rendre compatible avec l’évolution de la société marocaine et les besoins du développement durable. « Bien que le Code de la famille ait apporté des améliorations significatives, il est désormais temps de corriger les lacunes et les dysfonctionnements révélés au fil des années », a conclu Nouzha Skalli.