Cancer de l’enfant : un combat encore long

L’oncologie pédiatrique a fait du chemin au Maroc, comme nous le remémore le Professeur Fouzia Msefer Alaoui dans son livre-témoignage “Pour la vie des enfants atteints de cancer”. Au fil des pages, cette spécialiste en cancérologie pédiatrique revient sur les défis remportés ainsi que sur les batailles toujours en cours…

Pendant longtemps, la douleur et les maladies infantiles ont été sous-évaluées voire sous-estimées… faute de formations et de moyens. Conscients de cette injustice, quelques femmes et hommes se sont battus, à l’instar du Professeur Fouzia Msefer Alaoui, professeur de Pédiatrie à la Faculté de Médecine de Rabat qui a consacré toute sa carrière à sa spécialité. Dans un livre-témoignage “Pour la vie des enfants atteints de cancer” publié en mars dernier, elle revient sur l’évolution de l’oncologie pédiatrique au Maroc à travers son histoire personnelle et professionnelle.

“À la fin des années 1970, j’étais maître assistante de pédiatrie à l’Hôpital d’Enfants de Rabat. Je voyais des enfants mourir de leucémie ou autres cancers, sauf s’ils avaient une petite tumeur tout à fait localisée ou si leurs familles avaient les moyens de les faire soigner à l’étranger. Je trouvais injuste cette inégalité dans l’accès aux soins. Je voulais essayer de donner aux enfants marocains la chance d’être soignés et guéris dans leur pays, quel que soit le niveau socio-économique de leur famille”, raconte-t-elle. Le cancer est l’une des principales causes de décès chez les enfants et adolescents dans les pays développés. Lorsqu’un cancer est diagnostiqué, la probabilité de survivre varie selon les pays, comme l’alerte depuis des années l’OMS.

Entre des carences

Au Maroc, l’incidence des cancers chez les enfants et adolescents est de 1200 nouveaux cas par an. Parmi eux, 800 sont traités dans les cinq unités d’oncologie pédiatrique et environ 500 guérissent chaque année. Les cancers les plus prédominants chez l’enfant ? Les leucémies, les lymphomes, les tumeurs du rein et les tumeurs cérébrales. “Toutes les unités sont accompagnées et soutenues par la Fondation Lalla Salma et utilisent des protocoles de traitements reconnus au niveau national et international, souligne Pr Fouzia Msefer Alaoui. Toutes les familles sont accompagnées par une association qui leur apporte un soutien médical et psycho-social.”

Et de préciser : “La Fondation a notamment créé des centres régionaux de cancérologies (CRO) et des Maisons de Vie pour les malades en traitement ambulatoire”. Depuis 2019, le Maroc fait partie des pays ciblés par l’Initiative globale pour le cancer de l’enfant (GICC) lancée par l’OMS dans l’objectif d’améliorer de façon durable la qualité et l’efficacité de la prise en charge du cancer de l’enfant au niveau mondial. “Il s’agit d’atteindre au moins 60% de guérisons d’ici 2030, précise la spécialiste. Étant donné que le Royaume est déjà parvenu à 60%, le pays s’est fixé un cap ambitieux de 80%.”

Et d’ajouter : “Le Maroc ne peut y arriver que si certains problèmes sont enfin traités comme la création de registre national des cancers de l’enfant -le projet est en cours- , le renforcement des ressources humaines ou la formation continue du personnel soignant ainsi que le développement de la recherche qui n’est toujours pas assez poussé dans ce domaine”. Pour cette scientifique, il faudrait une meilleure maîtrise du circuit de référence. Car, pour améliorer le pronostic des enfants atteints de cancer, il faut un diagnostic précoce et précis suivi d’un traitement efficace.

Chez un enfant, certains cancers se développent très rapidement.” Autre écueil : la rupture de stock de certains médicaments. “Si un enfant atteint de cancer ne reçoit pas son traitement à temps, cela peut avoir de graves répercussions sur sa santé”, interpelle à nouveau Pr Msefer Alaoui, avant de s’arrêter sur le suivi à long terme. “De nombreux malades échappent au suivi, soit parce qu’ils n’ont pas les moyens matériels pour revenir à l’unité qui les a traités, soit parce qu’ils croient que la fin du traitement signifie la guérison”, explique-t-elle.

Les conséquences ? Une rechute ou le développement d’autres maladies voire de nouveaux cancers. “Il est donc crucial de mettre en place une stratégie de suivi à long terme comprenant informations aux malades, formations du personnel soignant, moyens de préventions et financement”, met-elle en avant, reconnaissant que “le ministère de la Santé a fait de la lutte contre le cancer une priorité en lui sécurisant un budget conséquent chaque année”. Certainement pas assez aux yeux des spécialistes qui se battent pour sauver chaque enfant malade. 

 

 

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