Pour une refonte globale de la Moudawana, quelle approche prônez-vous ?
Depuis les années 80, l’UAF mène un combat pour une législation familiale égalitaire afin de libérer les femmes de leur « statut d’infériorité », de garantir leurs droits humains essentiels et d’éradiquer la discrimination basée sur le sexe. L’UAF insiste à nouveau sur la nécessité d’une refonte globale et profonde de la Moudawana à travers une approche inclusive et cohérente en total harmonie avec la Constitution de 2011 et les conventions internationales ratifiées par le Maroc, tout en prenant en considération les mutations socio-économiques et culturelles que connait le pays d’aujourd’hui.
Quels articles doit-on changer en urgence ?
D’après notre expérience sur le terrain, plusieurs problématiques et lacunes sont flagrantes. Parmi elles, le mariage des mineurs, la tutelle légale de l’enfant exclusivement réservée au père (la mère étant la gardienne de l’enfant), la perte de la garde de l’enfant si la femme divorcée se remarie, la filiation des enfants nés hors mariage ou encore l’absence d’égalité en matière d’héritage pour ne citer que ces exemples.
En parallèle, quelles actions doivent être mises en place sur le terrain pour accompagner ce changement de texte ?
Elles doivent être multiples et les acteurs nombreux ! L’UAF s’est joint à d’autres associations des droits des femmes pour la création d’une coordination pour le changement global et profond du Code de la famille. Ce collectif regroupant de nombreux acteurs, travaille sur un plaidoyer ainsi que sur une feuille de route amenant à un Code de la famille égalitaire.