C’est votre deuxième collaboration avec Femmes du Maroc. Que représente pour vous cet événement ?
C’est un événement majeur, un véritable hommage au patrimoine et à l’artisanat marocain à travers un défilé d’exception. Participer à cet événement, c’est contribuer à faire rayonner le caftan au-delà des frontières. C’est un honneur d’y être associé une nouvelle fois.
La thématique de cette édition met à l’honneur le Sahara. Comment avez-vous imaginé le scénographe autour de cet univers ?
J’ai opté pour une palette de couleurs allant du beige au doré, créant une atmosphère magique qui évoque les différentes facettes du Sahara, du coucher du soleil au lever de la lune. Les teintes chaudes du désert sont tout simplement envoûtantes.
À partir de quel moment, avez-vous commencé à travailler sur ce projet ? Comment s’est déroulée la phase préparatoire ?
Dès que le thème m’a été communiqué, j’ai entamé des recherches approfondies pour retranscrire l’essence du désert marocain à travers les matériaux et les formes.
Cette année, La Caftan Week se tient dans le cadre majestueux du Palais El Badii, un lieu chargé d’histoire. Comment avez-vous conçu votre mise en scène sans altérer l’identité de ce site emblématique ?
J’ai tenté de respecter l’âme de ce lieu emblématique tout en y apportant une touche de modernité, en parfaite harmonie avec le thème de cette édition.
Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez dû faire face lors de cette édition ?
Le principal défi a été de respecter le thème dans un lieu aussi majestueux, sans altérer justement le caractère unique de l’endroit.
Comment avez-vous pensé les éléments techniques comme la lumière, les assises ou encore l’emplacement du catwalk dans un lieu aussi particulier ?
Mon intention était de créer un mouvement continu, une fluidité visuelle qui capte le regard et suscite l’émotion du public. Travailler dans un site classé au patrimoine historique impliquait de nombreuses contraintes, qu’il fallait respecter scrupuleusement. Mais en parallèle, il était essentiel de sublimer à la fois ce lieu exceptionnel et le défilé lui-même à travers des choix techniques précis. Le podium, conçu en forme de T, imposait une scénographie particulière, tout comme l’éclairage, qui devait être à la fois flatteur sur place et impeccable à l’écran. L’enjeu était de trouver le juste équilibre entre élégance et fluidité. Que cela donne cette impression “effortless” (sans efforts), comme on dit. Et je crois pouvoir dire que le pari est réussi.
Êtes-vous satisfait du résultat final et de votre intervention sur un lieu aussi symbolique ?
Absolument ! C’était fabuleux. Nous aspirons à faire encore mieux l’année prochaine. Quel succès !
En tant que scénographe libanais, quel regard portez-vous sur l’esthétique marocaine, et plus particulièrement sur l’univers du caftan ?
Cela me touche profondément. Bien que libanais de naissance, je suis basé à Paris, et le caftan marocain, avec sa richesse et sa beauté, occupe une place spéciale dans mon cœur.