Voyageuses en terre inconnue

Soif d’aventures, envie de liberté, désir de lâcher prise… De plus en plus de femmes se lancent seules à la quête de nouvelles contrées pour découvrir le monde et se reconnecter à elles-mêmes. Elles ont vécu des moments incroyables et sont revenues transformées.

Quand l’envie lui prend de s’envoler pour découvrir une région ou un pays, elles réservent son billet d’avion et se laissent emporter au gré de leurs envies. Elle ne s’embarrassent d’aucun à priori ni d’aucun préjugé. Elles prennent le chemin de l’inattendu e. Elles, ce sont Houda, Nadia, Asmaa, et bien d’autres jeunes femmes qui ont décidé de vivre leurs envies d’évasion et de découverte, loin des sentiers battus. En un mot de partir à l’autre bout du monde en solitaire.

Aller à l’aventure
Voyager seule représente une façon de goûter à la liberté, de vivre ses envies sans entraves. Les vacances farniente telles qu’on les imagine ne tiennent pas toujours leurs promesses. Nadia en sait quelque chose. Cette gérante d’un riad à Marrakech, âgée de 49 ans, a eu une expérience déplaisante lors d’un voyage organisé en Égypte il y a quelques années. “Ce séjour était source de stress pour moi. Je me suis dit que c’était mon premier et dernier voyage en groupe.” Depuis, elle préfère être la seule cheffe d’orchestre de ses vacances.
En couple, en famille ou entre amis, chacun a son rythme et ses envies. À commencer par le choix de la destination qui peut engendrer de longs débats. La solution, selon Asmaa, employée d’une société au Sud du Brésil, c’est de partir seule ! “J’ai voyagé plusieurs fois seule en Afrique subsaharienne, une destination qui n’attire pas les Marocains. Il est difficile de convaincre une amie qui rêve de passer ses vacances à Marbella ou sur la Côte d’Azur de vous suivre au fin fond de la brousse !”

Aller à la rencontre des autres
Bien souvent, pour ces voyageuses solitaires, l’aventure ne se fait pas vraiment en solo. Elle est rythmée de rencontres marquantes et surprenantes… Il y a dix ans, suite à sa mésaventure égyptienne, Nadia a vécu sa toute première expérience de voyageuse solitaire en Asie et a fait de magnifiques rencontres humaines. “Dix jours en Inde, dix jours en Malaisie et dix jours en Thaïlande, toute seule en plein Ramadan. Rompre le jeûne avec des inconnus, partager ce moment convivial avec des étrangers, m’a beaucoup marquée”, nous confie-t-elle. Cette expérience asiatique a ouvert son cœur aux autres : “Les émotions ressenties là-bas sont multipliées par dix. J’ai appris à aimer, à partager, à faire confiance à des inconnus, des choses qui me semblaient impossibles dans le passé.”
Meryem, directrice de production publicité de 33 ans, considère l’aventure comme une expérience à vivre pleinement, avec son lot de mauvaises surprises. “En juin 2018, j’ai posé ma démission et je suis partie en Amérique latine pour quelques mois. J’ai d’abord visité Buenos Aires, puis j’ai pris l’avion pour Ushuaia. À partir de là, j’ai pris le bus et j’ai parcouru le sud de l’Argentine, le Chili, la Bolivie, le Pérou et l’Équateur. Ce que j’ai le plus apprécié lors de mes voyages en solitaire, ce sont les paysages à couper le souffle mais surtout les rencontres que j’ai faites… (Même les mauvaises !) Le fait que l’on m’ait volé toutes mes affaires devient finalement une bonne anecdote à raconter ! Quand on voyage, il faut être mentalement préparé à vivre l’aventure avec tout ce qu’elle comporte, ses belles surprises comme ses mauvaises.”
Des rencontres et des belles histoires, Asmaa en a des tonnes à raconter. Pour elle, une chose est sûre: voyager seule est une bonne façon de découvrir un pays et d’apprendre à connaître ses habitants. “Finalement, on n’est pas si seuls que ça… Une fois sur place, on se retrouve toujours à partager l’aventure avec quelqu’un. Lorsque je visite un pays, je passe mes journées à explorer la ville et je suis mon instinct pour nouer des amitiés avec d’autres voyageurs ou les locaux, car interagir avec les habitants et l’une des meilleures manières de s’immerger dans la culture d’un pays.”

Partir à la rencontre de soi-même…
Le train-train de la vie active n’épargne personne, et bien souvent, on oublie de s’occuper de soi. Partir seul permet d’une part de retrouver de l’intensité ou de l’authenticité et d’autre part de se retrouver, de se recentrer sur soi-même et de tester ses propres limites… Le choc des cultures, la solitude, les mésaventures… Toutes ces choses peuvent en décourager plus d’une à se lancer dans l’aventure du voyage en solitaire. Pour Salma, responsable de communication de 30 ans, elles font partie intégrante du package et sont à prendre aussi. “J’ai visité 30 pays en 3 ans et demi. Des problèmes ? J’en ai eus ! Carte bancaire bloquée en Corée du sud, débarquer aux Philippines dans une auberge ayant fait l’objet d’un vol à 3h du matin et devenir suspect numéro 1 le lendemain, me retrouver avec un billet d’avion dont la date a été décalée d’un mois, sans le sou… Ce sont quelques-uns des ennuis auxquels j’ai dû faire face, mais c’est là qu’on réalise que l’on est bien plus fort que ce que l’on imagine.”
Pour la jeune femme, le jeu en vaut carrément la chandelle. “Ce qui m’a toujours poussée à découvrir de nouveaux pays seule, c’est l’envie d’explorer mes limites, de me mettre complètement hors de ma zone de confort, d’être totalement dépendante de moi-même et libre. Certaines personnes de mon entourage ne comprennent toujours pas comment on peut oser voyager seule, elles me prennent même pour une folle ! Elles ignorent combien notre personnalité évolue à chaque voyage et combien on en sort grandi !”.
André Gide disait : “Ce n’est que dans l’aventure que certaines personnes réussissent à se connaître, à se retrouver”. Partir loin est devenu pour de nombreuses femmes une sorte de quête de soi, un voyage vers l’introspection. Un exercice ô combien nécessaire en ces temps marqués par la pression de l’immédiateté, le culte de l’image et le consumérisme insensé.

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