Le féminisme à l’épreuve de l’amour

Les défenseurs des droits des femmes ne cessent de remettre en question le modèle conjugal tel que nous le connaissons. Féminisme et vie de couple sont-ils alors incompatibles ? Éléments de réponse.

Transformer les rapports de genre dans différents domaines, et en particulier la sphère privée, est une cause pour laquelle milite avec virulence un grand nombre de femmes. Mais quand l’amour s’invite dans leur vie, elles sont confrontées à une remise en question de leurs idéaux et à des choix, parfois, draconiens. Car même celles qui ont bataillé pour être maîtresses de leurs destins, de leurs finances, de leurs maternités et de leur sexualité, perdent le contrôle quand elles tombent amoureuses.

Le choix du conjoint

Être une féministe engagée et en couple peut nous amener parfois à faire face à des situations délicates, même lorsque le conjoint est ouvert d’esprit, respectueux de la femme et de ses droits”, affirme Bouchra Abdou, militante féministe et directrice de l’association Tahadi pour l’égalité et la citoyenneté. Le choix du partenaire est, à cet égard, un facteur déterminant dans la relation.

Dans ce contexte, la vie de couple est loin d’être un long fleuve tranquille. Défendre la cause féminine est exigeant en termes d’engagement et d’investissement en temps, souvent au détriment de sa petite famille. Pire encore, le discours féministe de la militante se fracasse sur le sol de la réalité lorsque celle-ci, une fois ses activités terminées, doit retrousser ses manches pour s’occuper des tâches ménagères. “Le choix du partenaire est important. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir à mes côtés, un homme qui épouse mes convictions et qui est très respectueux de la femme et de ses droits. Si nous appelons à l’égalité, nous devons l’appliquer d’abord chez nous”, témoigne Souad Ettaoussi, directrice de l’Institution Tahar Sebti et militante pour les droits de la femme. Les femmes ne sont cependant pas toutes immunisées contre le patriarcat et peuvent avoir des difficultés à déconstruire les concepts sexistes qu’on leur a inculqués dès leur plus jeune âge.

Sexisme et machisme

Les femmes sont ainsi placées devant une situation contradictoire profondément ébranlante. Elles rêvent d’indépendance mais doivent se conformer à des règles comportementales très sexistes. Elles sont supposées décider en toute autonomie mais on leur fait savoir qu’elles n’ont guère de choix. “Au Maroc, une fille qui s’assume risque sa peau, et personne ne remue le petit doigt pour venir à son secours. Je n’ai aucune envie de voir mon épouse dans cette situation. Être féministe dans notre pays est très risqué”, raconte Rachid, 35 ans. C’est ainsi que dans une société à la fois moderne et conservatrice, il est souvent compliqué de concilier les valeurs qu’on défend et la réalité sociétale. D’où la nécessité de consentir des sacrifices et des concessions. “Nous avons le devoir de militer à la maison et à l’extérieur. Si nous souhaitons changer les choses, il faut d’abord commencer avec sa famille et sa belle-famille en douceur pour ne pas les brusquer, et ensuite s’attaquer au reste de la société”, insiste Bouchra Abdou. Ce déchirement entre les valeurs féministes qui enflamment les cœurs et la charge mentale qu’impose la société est un combat que mènent de plus en plus de Marocaines. Car après tout, l’amour peut être très beau lorsqu’il est égalitaire et qu’il ne se base pas sur les clichés arbitraires de genre.

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