À mains nues

“Une société amputée de l’apport de la moitié de sa population hypothèque son propre avenir.”

Il y a, dans le mot travail, quelque chose qui parle de combat.

Mais pour les femmes, il raconte aussi une résistance silencieuse, de celles qui avancent malgré tout, dans un monde qui les veut visibles, mais rarement légitimes et reconnues.

Aujourd’hui encore, selon les chiffres officiels, une femme sur cinq au Maroc “travaille”. Au-delà d’une simple statistique, ce chiffre est le miroir d’une perte collective. Derrière lui se cachent des parcours interrompus, des talents enfouis, des ambitions contenues. Les femmes marocaines sont qualifiées, compétentes, engagées, mais elles se heurtent à une réalité pavée de contraintes : le manque de dispositifs adaptés, l’inégalité salariale, la rigidité dans l’organisation du travail, la charge mentale omniprésente composent, entre autres, une mécanique invisible mais redoutable d’exclusion douce.

Beaucoup d’entre elles s’évertuent à inventer d’autres modèles, transformant leur foyer en atelier, favorisent l’entrepreneuriat digital, créent des coopératives, des espaces de transmission. À travers elles, c’est une autre idée du travail féminin qui s’impose : plus souple, plus résiliente, plus créative – mais encore trop souvent précaire.

L’autonomie économique reste un horizon incertain, menacé par le manque de soutien, de financement et de reconnaissance. Ce n’est pas une revendication morale, c’est une urgence économique et sociale : une société amputée de l’apport de la moitié de sa population hypothèque son propre avenir.

Pendant qu’elles se battent pour exister dans le monde du travail, d’autres continuent de se battre pour survivre dans le monde tout court.

Les violences faites aux femmes persistent, brutales, multiples, parfois banalisées. Elles traversent tous les milieux, tous les espaces, et rappellent à quel point les progrès juridiques, aussi nécessaires soient-ils, ne suffisent pas à changer la réalité vécue.

Les chiffres sont accablants : six millions de Marocaines ont subi au moins une forme de violence. Et derrière chaque statistique, il y a une femme, un visage, un silence.

Le Maroc avance, réforme, légifère, mais tant que la honte pèsera plus lourd que la loi, tant que la peur l’emportera sur la dénonciation, tant que la société trouvera encore des excuses à l’inacceptable, nous ne pourrons pas parler de progrès.

Car les violences faites aux femmes ne sont pas une question de faits divers, mais de civilisation. Elles mesurent le degré de conscience d’une nation, sa capacité à protéger les plus vulnérables, à faire coïncider ses valeurs avec ses actes.

Ce numéro leur rend hommage. À celles qui entreprennent et à celles qui se reconstruisent. À celles qui avancent face à des vents défavorables, dans le tumulte des contraintes et des blessures, avec pour seule arme la volonté de ne pas disparaître.

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