On en sait plus sur la 22ème édition du Festival International du Film de Marrakech. Pour la compétition officielle,14 premiers et seconds longs métrages seront en lice pour l’Étoile d’or, décernée par un jury présidé par le cinéaste Bong Joon-ho. Cette sélection révèle un jeune cinéma politiquement éveillé, qui interroge les injustices du monde à travers des récits intimes ou historiques, portés par une grande liberté de ton et une audace formelle remarquable, comme le met en avant le Festival dans un communiqué, ajoutant que lors de cette édition, 8 films seront dévoilés en première mondiale et 14 représenteront leur pays dans la course aux Oscars. Cette année, le cinéma marocain sera particulièrement mis en valeur avec un total de 15 films, présentés dans les différentes sections du festival.
Parmi les films en compétition officielle, “Derrière les palmiers” de Meryem Benm’Barek qui ausculte, à travers un thriller psychologique tendu, les rapports de classe et de domination hérités du passé colonial, et “First Light” de James J. Robinson, drame moral visuellement saisissant dans lequel une religieuse philippine questionne sa foi face à la corruption. Parmi les autres films en lice, “Before the Bright Day” de Shih-Han Tsao qui évoque l’angoisse d’une génération sous la menace de la guerre à Taïwan en 1996, “My Father’s Shadow” d’Akinola Davies Jr. qui suit un père et ses fils dans le Nigéria en pleine crise électorale de 1993 ou encore “Laundry” de Zamo Mkhwanazi retrace les rêves d’un jeune Sud-Africain sous le régime de l’apartheid.
Les premiers longs métrages de Siyou Tan (“Amoeba”) et Imran Perretta (“Ish”) explorent avec justesse l’amitié adolescente face à l’épreuve de l’éveil politique à Singapour et dans la banlieue de Londres. Trois films dressent le portrait de femmes qui résistent et réinventent leur destin : “Promis le Ciel”, récit lumineux d’Erige Sehiri sur la solidarité féminine face au racisme en Tunisie ; “Broken Voices”, drame glaçant d’Ondřej Provazník autour d’un abus d’autorité ; et “Aisha Can’t Fly Away”, thriller fantastique de Morad Mostafa suivant une soudanaise en quête de liberté au Caire. Dans les bouleversants documentaires “Memory” et “My Father and Qaddafi”, les réalisatrices Vladlena Sandu et Jihane K revisitent, quant à elles, leurs enfances en Tchétchénie et en Libye, tissant des récits familiaux puissants à la croisée de la mémoire intime et de l’histoire collective. Enfin, “Straight Circle”, satire incisive sur l’absurdité des conflits, révèle l’étonnante inventivité visuelle d’Oscar Hudson, tandis que “Forastera”, lumineux conte d’été sur le deuil signé Lucía Aleñar Iglesias, témoigne de la vitalité du jeune cinéma contemporain alliant audace formelle et émotion universelle.
Au programme également
Cette année encore, les hommages rendus seront l’un des moments forts de ce Festival : Jodie Foster, Guillermo del Toro, Raouya et Hussein Fahmi. A cette occasion, Guillermo del Toro dévoilera notamment sa vision gothique et romantique de “Frankenstein” avec Jacob Elordi, tandis que Jodie Foster présentera “Vie Privée”, la comédie policière savoureuse de Rebecca Zlotowski.
Cette 22ᵉ édition s’ouvrira avec “Dead Man’s Wire” de Gus Van Sant, qui livre une satire brillante des médias et du capitalisme, et Maryam Touzani présentera, durant le festival “Rue Málaga”, dans lequel on retrouve la célèbre actrice espagnole Carmen Maura.
Parmi les premières mondiales attendues ?”El Sett”, biopic de Marwan Hamed consacré à la diva Oum Kalthoum incarnée par Mona Zaki, et “Sophia”, thriller haletant réalisé par Dhafer L’Abidine.
La section « Horizons » présentera, cette année, 19 films contemporains qui dessinent un panorama du cinéma mondial, entre œuvres attendues et découvertes. Parmi eux, “La Voix de Hind Rajab” de Kaouther Ben Hania ou encore “Fatna, une femme nommée Rachid” d’Hélène Harder, présenté en première mondiale.
A l’affiche du « 11e Continent », 6 fictions et 9 documentaires novateurs et du Panorama du Cinéma Marocain, 7 fictions et documentaires réalisés par des cinéastes marocains, dont deux dévoilés en première mondiale : “Cinq Regards” de Karim Debbagh et “Porte Bagage“de Abdelkarim El-Fassi. 13 séances seront également au programme de la section “Jeune Public & Famille”
Le festival se clôturera avec “Palestine 36″ d’Annemarie Jacir, mélodrame historique retraçant un moment décisif pour le peuple palestinien et réunissant parmi les plus grands acteurs du monde arabe.