C’est sous un tonnerre d’applaudissements que le réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi, a reçu l’Etoile d’Or du Festival international du film marocain (FIFM) organisé jusqu’au 2 décembre. Pour l’accueillir, son épouse Nezha Rahil, ainsi que les comédiens Nadia Kounda, Mohcine Malzi, Abdelhadi Taleb, Fahd Benchemsi, Hajar Graigaa et Rabii Benjhaile qui ont décrit le cinéaste comme un «
artiste hors du commun » qui «
représente dignement le cinéma marocain ». Un discours dans lequel ils ont témoigné de leur «
amour inconditionnel pour son art et son humanité exceptionnel ». Dans son allocution, Faouzi Bensaïd, connu par son regard critique sur la société et sa plume mordante, est revenu sur ses débuts, son rêve de devenir réalisateur à 25 ans. C’est à 30 ans qu’il dévoile son premier court-métrage «
La Falaise ». « Mes films ne prennent pas les autoroutes mais les bretelles, les petits chemins », déclare-t-il, ajoutant que son «
âge de cinéma est aujourd’hui de 25 ans ». «
Tous mes films sont des premiers films car le cinéma ne filme pas les certitudes mais le doute, les failles, poursuit-il, se désolant qu’aujourd’hui, «
nous nous dirigeons vers un cinéma de certitude (…) La certitude est le début de l’extrême ». A la fin de son discours, le réalisateur a tenu à réciter quelques vers du poète palestinien Mahmoud Darwich, et ce, sous les applaudissements d’un public ému.
Homme de théâtre, scénariste et monteur, Faouzi Bensaïdi réalise donc, en 1998, son premier court-métrage « La Falaise » qui obtient 24 prix dans divers festivals internationaux. Il tourne ensuite deux courts-métrages : « Le Mur », primé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et « Trajets » primé, quant à lui, à la Mostra de Venise. En 2003, il dévoile son premier long-métrage « Mille Mois », doublement récompensé dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes. A son compteur, « WWW – What a Wonderful World », «Mort à vendre » primé notamment à la 62ème Berlinale ou encore « Volubilis » dans lequel il dépeint, avec finesse, le tableau actuel de la société qui lutte pour avoir une vie digne jusqu’à s’y perdre. Son dernier film « Déserts », à la croisée entre western et satire sociale, a été sélectionné dans la section la Quinzaine des cinéastes de la 76ème édition du Festival de Cannes. Passionné de cinéma, Faouzi Bensaïdi est aussi devant l’écran. Il a joué sous la direction de Jacques Audiard, Nadir Moknèche, Daoud Aoulad-Syad ou encore Bertrand Bonello. Sensible aux changements climatiques, il a également participé au court-métrage « A sunny day » réalisé dans le cadre du film collectif « Interdépendance » produit par Art for the world. Faouzi Bensaïdi, cinéaste autant touchant que percutant, est l’un des visages du cinéma marocain.