Face aux mutations rapides du marché et à l’essor du digital, le Royaume cherche à redéfinir la place et le rôle de la publicité dans son écosystème médiatique. Cet événement d’envergure réunit institutions publiques, agences, médias, annonceurs et experts autour d’un objectif commun : dresser un diagnostic complet du marché publicitaire marocain et élaborer une feuille de route nationale pour son développement. Ouvrant les travaux, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a souligné l’importance de construire « un secteur publicitaire fort, compétitif et souverain », capable de mieux valoriser les contenus locaux face à la domination croissante des grandes plateformes numériques étrangères.
Vers une feuille de route nationaleLe marché publicitaire marocain, estimé à près de dix milliards de dirhams en 2025, est en pleine mutation sous l’effet de la digitalisation. Mais un déséquilibre persiste : moins de 10 % des investissements numériques profiteraient aux supports marocains, le reste étant capté par des plateformes et intermédiaires internationaux. La présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, a, de son côté, insisté sur la nécessité d’adapter la régulation aux nouvelles dynamiques technologiques, tout en préservant l’équité territoriale, la diversité linguistique et la responsabilité sociale de la publicité.
Au terme de ces deux journées, les participants aux Assises visent l’adoption de recommandations stratégiques et opérationnelles destinées à moderniser le secteur, garantir sa compétitivité et protéger la souveraineté culturelle et médiatique du Maroc. Parmi les attentes fortes, on compte notamment la création d’un cadre juridique intégré pour la publicité, la mise en place d’outils nationaux de mesure d’audience et de performance, une régulation du numérique respectueuse des droits et de l’équité, et une gouvernance partagée entre les acteurs.
La tenue de ces Assises marque une volonté nationale de donner à la publicité une place structurée dans le tissu économique marocain, tout en renforçant son rôle comme levier d’expression nationale et de financement des médias locaux.