Pourquoi Slow Casa ? Comment avez-vous pensé ce concept ?
J’ai créé Slow Casablanca parce que j’ai rêvé d’un lieu qui serait ambassadeur de la Slow Life au milieu du rythme effréné de la vie casablancaise. Slow est un lieu hybride où l’on peut à la fois pratiquer du Yoga ou de la boxe, boire un café, bouquiner ou télétravailler, contempler des oeuvres d’art de jeunes talents ou assister à des ateliers de tous genres : manuels (tricot, crochet, broderie, peinture sur céramique…), de développement personnel et de santé mentale (cercles de parole, cercles d’écriture, talks sur l’hypersensibilité, sur le burnout…), des ateliers d’improvisation théâtrale, … Nous proposons également des activités pour les ados ou des ateliers parent-ado. Mon intérêt pour la Slow Life est né il y a une dizaine d’années quand je me suis lancée dans l’entrepreneuriat en lançant AMAZ, une marque Slow Fashion de baskets marocaines éthiques, que j’ai dû malheureusement arrêter pendant la crise du Covid. La Slow Life est un mode de vie qui a beaucoup résonné en moi, moi qui avais jusque-là toujours vécu sous un modèle de course à la performance et à la productivité tout en ressentant au plus profond de moi que ce modèle ne me correspondait pas. La Slow Life est une philosophie de vie qui encourage à ralentir le rythme, à vivre de façon plus consciente et à consommer moins mais mieux. Elle s’oppose à la culture de la vitesse, de la productivité excessive et de la surconsommation. J’ai d’ailleurs retrouvé ces mêmes principes de sobriété heureuse dans la philosophie du Yoga que je pratique depuis plus de 15 ans et que je transmets dans mes cours aujourd’hui en tant que Professeur de Hatha Yoga chez Slow.
Mais que signifie pour vous ralentir dans une ville qui ne s’arrête jamais ?
Justement avec Slow, je cherche à sensibiliser à la nécessité de ralentir pour respecter un certain équilibre du corps et de l’esprit. On peut vite être pris dans la frénésie de la vie casablancaise et s’oublier dans ce rythme effréné alors qu’il est important de prendre conscience qu’il faut régulièrement prendre le temps de ralentir, se connecter à soi et créer des moments de partage authentiques avec les autres.
Est-ce que vous avez vous-même dû réapprendre à ralentir ?
Oui complétement. J’ai évolué pendant toute ma scolarité et mes premières années dans le monde de l’entreprise dans un cadre très normé de performance, de productivité et du « toujours plus ». Un conditionnement social dans lequel j’ai été forgée et duquel ça a été un sacré cheminement pour sortir. En effet, on est soumis au jugement et au regard des autres et mon cheminement a consisté à m’en détacher et à apprendre à me connaître pour comprendre que ce moule social classique ne me correspondait pas. J’ai compris que je ne pouvais trouver mon équilibre qu’en ralentissant et en écoutant mon corps.
Slow Casa est-il un lieu pour tous les âges, tous les profils ?
Slow Casa est un lieu qui rassemble des adolescents et des adultes de tous âges et de tous profils. Nous accueillons des hommes et des femmes qui souhaitent simplement ralentir. Nous proposons par exemple des activités par segments comme des cours de Yoga Senior ou des cours de boxe ou de crochet pour ados, mais nous avons également des ateliers où tout ce beau monde se retrouve comme par exemple lors des cercles de parole ou des ateliers d’écriture.