Pour la 22ème édition du Festival international du film de Marrakech, le jury paritaire mené par le réalisateur du film « Parasite », Bong Joon-ho a rencontré la presse ce samedi 29 novembre. Une rencontre électrique, à l’image d’un jury qui ressemble davantage à une dream team qu’à un simple groupe d’arbitres du septième art. Le cinéaste sud-coréen a affiché clairement ses attentes : découvrir « un réalisateur audacieux ». Selon lui, « il n’y a que les jeunes réalisateurs qui arrivent à être fous ». À ses côtés, Julia Ducournau, réalisatrice de Titane, a rappelé qu’ils étaient avant tout là pour ressentir, pas pour analyser. « Nous ne sommes pas des critiques », a-t-elle expliqué, précisant aimer découvrir les films « à l’aveugle, en même temps que le public ». La cinéaste Céline Song s’est dite « honorée d’être ici », rappelant qu’elle aussi était une jeune réalisatrice qui comptait deux films à son actif. Quant à Jenna Ortega, elle a partagé son enthousiasme pour cette première expérience : « C’est ma première fois en tant que membre du jury… J’ai hâte. »
Le moment fort de cette rencontre reste cependant le débat animé autour de l’intelligence artificielle. Pour Julia Ducournau, l’IA doit rester « un outil, pas plus ». Céline Song, plus frontale, a lancé : « J’emmerde l’IA qui peut coloniser nos esprits », se disant « très inquiète ». Une position renforcée par le Marocain Hakim Belabbès, pour qui l’IA représente « une nouvelle forme de colonisation ». A la fin de la conférence de presse, le cinéaste marocain a invité les membres du jury à visiter sa ville natale, Bejjaâd, « là où tout a commencé » pour lui, une manière chaleureuse de clôturer une rencontre déjà intensément cinéphile.