En 1995, la Conférence mondiale sur les femmes ouvrait un nouvel horizon. Trois décennies plus tard, les avancées se comptent au compte-gouttes. Pour marquer ce triste anniversaire et tenter de relancer la dynamique, responsables politiques, militantes et acteurs de la société civile se sont réunis lundi 22 septembre à l’ouverture de la semaine de haut niveau des Nations Unies. À la tribune, la présidente de l’Assemblée générale de l’ONU, Annalena Baerbock, n’a pas mâché ses mots : « Dans aucun pays au monde, les femmes ne sont pleinement égales aux hommes. Une femme sur trois subit des violences sexuelles au cours de sa vie et, au rythme actuel, l’égalité économique ne serait atteinte que dans… 123 ans. » Et de rappeler avec gravité : « Dans trop d’endroits encore, parler des droits des femmes peut coûter la vie. »
Un constat que partage l’actrice mexicaine Cecilia Suárez, ambassadrice mondiale de l’initiative Spotlight. Elle a dénoncé l’énorme décalage entre les promesses et les moyens : en 2025, la lutte pour l’égalité souffrira d’un déficit budgétaire de 420 milliards de dollars, quand les dépenses militaires mondiales dépassent déjà les 2,700 milliards de dollars. Car il ne s’agit pas d’un luxe, mais d’un droit. Un droit humain fondamental. Comme le martelait Hillary Clinton, alors Première dame des Etats-Unis, à Beijing en 1995 : « Les droits de l’homme sont les droits des femmes, et les droits des femmes sont les droits de l’homme, une fois pour toutes. »