Le roman « Aïcha Lalla Kandisha ou les amoureux de l’hôtel La Tour Hassan » d’Eric Joël Békalé s’ancre dans une dualité culturelle fascinante. Il puise dans la légende marocaine d’Aïcha Lalla Kandisha, femme ensorceleuse qui fascine autant qu’elle effraie. Face à elle : Flavien, un diplomate gabonais pris au piège de ses charmes. Pour se libérer de cette emprise, il devra se confronter à une autre tradition tout aussi puissante : l’initiation au Bwiti, rite ancestral gabonais. Ce chemin de libération mène le lecteur dans une traversée envoûtante entre Rabat et Libreville, deux villes-miroirs, l’une baignée de lumière et de senteurs florales, l’autre rythmée par les chaleurs nocturnes équatoriales. Le style d’Éric Joël Békalé est limpide, poétique et d’une grande fluidité. L’auteur réussit à rendre accessibles les éléments mystiques tout en gardant une finesse dans la description des lieux et des états d’âme. Ce roman, entre fable moderne et récit initiatique, invite à la réflexion, à la croisée des spiritualités et des cultures africaines.