La déferlante « Everything Everywhere » était annoncée depuis des semaines. Le film qui raconte les aventures d’Evelyn, une propriétaire de laverie surmenée soudainement sommée de sauver une multitude d’univers parallèles d’une force maléfique, avait dominé toutes les remises de prix organisées avant les Oscars.
Avec son casting majoritairement asiatique, ce long-métrage loufoque s’impose comme un symbole pour Hollywood, souvent critiqué ces dernières années pour son manque de diversité.
« Merci à l’Académie, ceci est l’Histoire en marche », a lancé la Malaisienne Michelle Yeoh, héroïne du film et première actrice d’origine asiatique récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice.
Créateurs loufoques
Dans le film, son personnage d’immigrée chinoise doit se battre contre l’alter ego de sa fille dépressive, qui menace le « multivers » tout entier. Pour y parvenir Evelyn doit utiliser les pouvoirs de ses différentes vies alternatives, en visitant des mondes souvent complètement timbrés, où certains humains ont par exemple des doigts en forme de hot dogs.
Le duo de créateurs loufoque derrière le film, Daniel Scheinert et Daniel Kwan, s’est lui partagé l’Oscar du meilleur réalisateur.
Sur scène, le premier a remercié ses parents d’avoir toujours soutenu son côté foldingue.
« Merci de ne pas avoir écrasé ma créativité lorsque je faisais des films d’horreur dérangeants ou des comédies perverses, ou que je m’habillais en drag queen lorsque j’étais enfant », a-t-il lâché.
"Mom, I just won an Oscar" —Ke Huy Quan #oscars pic.twitter.com/xvHPuK8Ccl
— Vulture (@vulture) March 13, 2023
Les autres stars du film, Ke Huy Quan et Jamie Lee Curtis, ont eux fait main basse sur les statuettes des meilleurs seconds rôles. Ils ont chacun fondu en larmes sur scène.
L’acteur d’origine vietnamienne, qui incarne le mari maladroit d’Evelyn dans le film, prend notamment une revanche éclatante sur une industrie qui l’avait complètement oublié. Révélé à 12 ans par « Indiana Jones et le Temple Maudit » en 1984, il avait renoncé à sa carrière de comédien dans les années 90, face au manque d’opportunités pour les acteurs asiatiques.
« Je n’arrive pas à croire que cela m’arrive à moi. C’est le rêve américain », s’est-il étonné.