« Mâle entendu », le premier roman d’Amina Achour, est une invitation à déconstruire les rôles de genre et à redéfinir les rapports amoureux. « Mâle entendu » parle d’infidélité. Une infidélité faite à Malika, la protagoniste de ce récit captivant, une mère de deux enfants qui s’est mariée avec son amour de jeunesse. La particularité de ce roman est qu’il traite toutes les facettes de l’infidélité, ne s’arrêtant pas à la seule notion de trahison. « A travers le personnage et l’histoire de Malika, je voulais dépeindre la société marocaine et interroger, décortiquer les attentes sociales qui s’immiscent dans les schémas amoureux, explique l’écrivaine. Malika est une femme certes naïve mais tenace. Sous la pression sociale et familiale, cette Rabati s’est effectivement mariée avec un jeune homme qu’elle pensait connaître alors que ce n’était pas du tout le cas. Et ça, elle le découvre quelques années plus tard… » Face à l’infidélité de son époux qui est une onde de choc, le couple explose au grand désespoir de sa mère qui l’implore de ne pas divorcer afin d’éviter la Hchouma dans la famille. » Pour sa mère, la faute, cette idée de divorcer, ne peut venir que de l’école française où Malika a étudié, ajoute l’autrice. Elle rétorque même à sa fille, dans un dialogue acerbe, qu’à l’ecole française, « on vous apprend à désobéir à vos parents, à divorcer » ». Peu importe pour Malika qui, au fil des pages, analyse sa vie et part en quête de liberté. Chaque chapitre de « Mâle Entendu » est ainsi une occasion de démanteler l’amour. Même si dans le livre d’Amina Achour, ce sont les femmes les principales victimes de l’infidélité des hommes, l’autrice ne les enferme pas dans ce statut. Loin de là. Dans « Mâle entendu », elles prennent la parole et le contrôle de leur destin.
