Quel est votre livrede chevet ?
“La version des fées” de Souad Jamai. Cette pièce de théâtre déconstruit les contes de fées célèbres en y extrayant la pensée patriarcale et en attirant l’attention sur ce contenu que nous offrons à nos petites filles.
Quelle publication vous a poussé à écrire ?
Cela va peut-être paraître prétentieux, mais j’ai pris la plume pour réécrire et me réapproprier mon histoire personnelle. Lorsque j’étais enfant, ma famille est passée par des phases très violentes. L’écriture m’a sauvée tout comme la lecture. Le premier livre doit être “Le petit chose” d’Alphonse Daudet.
Quel Beau-livre cachez-vous dans votre bibliothèque ?
“La septième porte”, ouvrage sur l’histoire du cinéma au Maroc, relatée par feu Ahmed Bouanani qui éclaire sur l’entrée du 7ème art au Maroc et des Marocains au 7ème art.
À travers quelle publication, avez-vous pris conscience de l’injustice faite aux femmes ?
Au Maroc, on n’a pas besoin de lire un ouvrage pour réaliser l’injustice faite aux femmes. Si c’est le cas, c’est qu’on fait partie d’une minorité qui vit dans sa bulle. Ma mère et ma grande sœur avaient de nombreux ouvrages de sociologie abordant cette question. Je me rappelle notamment d’“Au delà de toute pudeur” de Soumaya Naamane Guessous.
Lequel vous a longtemps perturbé ?
“Hawa” de Mohamed Leftah, une histoire d’amour incestueuse entre deux jumeaux de la médina de Casa, bénie par leur mère, travailleuse du sexe. C’est horrifiant mais indéniablement de la grande littérature.
Quel roman a marqué votre vie de femme ?
Je ne sais pas si j’en ai. Celui qui a marqué ma vie d’humaine est “La méthode Shopenhauer” d’Irvin Yalom. J’avais échappé à une occlusion intestinale lorsque je l’ai lu. Il m’a réconcilié avec mes con-victions spirituelles, la mort et l’humanité.
Quel est votre livre ressource ?
“King kong theory” de Virginie Despentes. J’y aime tout : la violence, le ras-le-bol et l’urgence de vivre. Même si je suis parfois en désaccord avec l’autrice. L’énergie de cet essai féministe me fait du bien !
Quel ouvrage vous a fait frissonner ?
“L’étranger” m’a accablée. “La révolution sexuelle” de Wilhem Reich a offert quelques clés nécessaires à mon développement. Khaled Hosseini m’a tourmentée avec son “Mille soleils splendides”. Beaucoup ont été fondamentaux pour moi. Cela peut sembler ingrat, mais quand j’aime un livre, j’en oublie le titre. J’en garde l’essence au plus profond.