Les livres coup de coeur de Loubna Serraj

Éditrice à La Croisée des Chemins, chroniqueuse à Luxe Radio et écrivaine, Loubna Serraj qui sort son deuxième roman, “Effacer”, se dévoile à travers à ses lectures.

Quel est votre livre de chevet ?
Il n’est pas sur ma table de chevet mais c’est un livre qui m’accompagne depuis au moins 30 ans. Une édition limitée d’Anna Karénine de Léon Tolstoï. C’est autant l’objet livre que le roman qui fait que je le garde à mes côtés. Et puis il y a un je-ne-sais-quoi qui m’émeut, à chaque nouvelle lecture de ce roman, dans le personnage de cette femme décrite par un écrivain génial qui a su s’effacer totalement pour lui laisser toute la place.

Quel livre a fait bousculer vos idéaux ?
Albert Camus m’a amenée à beaucoup réfléchir sur les idéaux… N’est-ce pas Camus qui a repris cette phrase de Zapata “Plutôt mourir debout que vivre à genoux” dans L’Homme révolté ? Comment voulez-vous ne pas réfléchir à vos idéaux après une telle lecture !

Quel livre avez-vous lu d’une traite ?
Plusieurs. Là, spontanément, je dirai Le Banquier anarchiste de Fernando Pessoa. Ce pamphlet, aussi provocateur que jubilatoire, nous fait réfléchir sur la société bourgeoise, ses hypocrisies et ses incohérences…

Quel ouvrage vous a le plus réconfortée ?
Peut-être pas “réconfortée” mais celui qui fait partie de mes inclassables, Le Carnet d’or de Doris Lessing. Un livre qui raconte des fragmentations; celle d’une écrivaine, face au syndrome de la page blanche, mais aussi celles d’une société qui se cherche et d’une politique qui déçoit.

Quelle publication auriez-vous aimé écrire ?
Il y en a tellement ! J’aurais aimé pouvoir raconter l’Histoire, avec passion et rigueur, comme Zakya Daoud… Plonger dans l’horreur pour parler de l’humanité, comme Stephen King… Aller au bout de la radicalité comme Pier Paolo Pasolini… Inventer des mondes si lointains et si proches comme Alain Damasio…

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