Fidèle à une quête esthétique amorcée il y a plus de vingt ans, l’artiste poursuit ici son travail sur la figure humaine réduite à l’essentiel. À travers des silhouettes dépouillées, des couleurs atténuées et une volonté affirmée de « faire taire l’éclat », il explore les contours effacés de l’humain dans une démarche résolument introspective.
« Je travaille depuis longtemps sur des figures simplifiées, comme si elles avaient perdu de leur brillance. Mon objectif est d’éteindre cette brillance, de revenir au blanc, à l’essentiel, à une forme de pureté plastique », explique Ahmed El Amine.
Loin de toute représentation démonstrative, son œuvre invite le spectateur à un dialogue intérieur, libre de toute lecture imposée. « Le message est simple : partager avec le public. Il est libre de voir, d’aimer ou de ne pas aimer, de comprendre ou de simplement ressentir », ajoute-t-il, insistant sur la relation intime qu’il entretient avec ses toiles.
L’exposition s’inscrit dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Galerie Nadar, institution emblématique du paysage artistique marocain. Amina Faraoui, co-directrice de la galerie, a exprimé sa fierté de perpétuer l’héritage de sa mère, première femme galeriste du monde arabe.
« Nous avons à cœur de continuer à découvrir des artistes profonds, authentiques, comme Ahmed El Amine. Cette exposition est un hommage à l’engagement de la galerie envers l’art silencieux, sincère et enraciné dans l’expérience humaine », a-t-elle confié.